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Calculette
Calculette
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Article de presse Amour sacré de la Patrie pour l'indispensable réforme nationale.

Lun 18 Aoû - 21:39
Réformer la France : Identité, apprendre à haïr ?
Exclusivité du Salon Beige: la diffusion des différents articles du dossier de Politique Magazine consacré à l'indispensable réforme nationale. Aujourd'hui, Anne Bernet.
Instrument de combat idéologique, d’abord destiné à discréditer le passé catholique et royal de la France auprès des jeunes générations, l’enseignement de l’histoire, en France, a pris, depuis une cinquantaine d’années, le phénomène allant en s’amplifiant, une dimension supplémentaire.
C'est désormais toute la civilisation occidentale et chrétienne qui est mise en accusation.
Efficace, la méthode a des contreparties dangereuses que nos gouvernants n’avaient pas vu venir. Là comme en maints autres domaines, les dangers de leurs choix se révèlent crûment. Et avec eux, les remèdes à apporter.
Partager un passé commun est, avec le partage d’un sol et d’une langue, un élément constitutif du sentiment national. Prendre conscience de ce passé, le connaître, l’admirer, l’aimer, se sentir lié intimement à ses héros, vouloir les imiter et poursuivre leur oeuvre a toujours relevé d’une éducation civique, patriotique, morale qui allait de soi dans toutes les cultures. Le retournement contre-nature opéré ces dernières décennies, déconstruisant la mémoire nationale, la rendant odieuse, cherchant à lui substituer des modèles exogènes apparaît donc pour ce qu’il est : l’un des facteurs de dissolution voulus de l’identité française destinée à se fondre à moyen terme dans un vaste magma cosmopolite et matérialiste.
Les républicains ont tôt compris, à la différence de leurs adversaires politiques, comment se servir de l’histoire pour façonner les mentalités et amener le « peuple » à partager leurs idées. D’une tranquille malhonnêteté intellectuelle et factuelle, Michelet, Louis Blanc, Henri Martin, grands conteurs désireux de convertir les foules à l’évangile républicain, ont popularisé une histoire de France partisane, reprise par les manuels de l’enseignement laïc et obligatoire. Leurs lecteurs, incapables de relever les mensonges, partis pris et à peu près de ces livres, ou trop naïfs pour imaginer, en un temps où l’imprimé possédait encore une espèce de sacralité, qu’un « savant » pût mentir, adhérèrent à ce que l’on appela « le roman national », et, s’agissant des instituteurs laïcs, « hussards noirs de la république », l’enseignèrent avec la ferveur qu’ils eussent mise à proclamer la parole de Dieu.

Feuilleter ces vieux manuels s’avère instructif : leur contenu les ferait aujourd’hui bannir de l’enseignement public, voire étiqueter « d’extrême droite »… L’école républicaine de Ferry veut, en effet, substituer une France à une autre mais elle conserve, fait partager et transmet incontestablement « l’amour sacré de la patrie ». C’est d’ailleurs pourquoi, désormais, cette conception de l’histoire est battue en brèche. Dans un ouvrage paru en 2012 chez Lattès, L’histoire de France interdite, Dimitri Casali résume le problème dans une formule choc mais juste : « Ce n’est pas le mot histoire qui gêne ; c’est le mot France.  »
Comment en est-on arrivé là ?
Jacques Heers, dans L’histoire de France assassinée, (2006,éditions de Paris) estimait qu’il s’agissait d’une évolution prévisible puisque, plus le modèle révolutionnaire s’imposerait, plus le concept d’histoire nationale demanderait à être dépassé et abandonné.
UNE MACHINE À BROYER
L’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, dont les idéologues exploitèrent sans vergogne les traumatismes nés de l’Occupation puis de la décolonisation, accéléra le mouvement, tandis que la construction européenne et l’immigration massive mettaient en marche la machine à broyer la mémoire nationale. Techniquement d’abord. Dans les sursauts de l’après 68, qui remirent en cause les bonnes vieilles méthodes éducatives, chronologie et récit furent chassés de l’enseignement au profit d’une adaptation hasardeuse des méthodes de l’école des Annales. Braudel lui-même rappelait pourtant que son système s’adressait à des adultes et soulignait l’impossibilité de l’adapter à des enfants ou des adolescents.
Le résultat ne se fit pas attendre. Privés de repères élémentaires, incapables, ou peu s’en fallait, de situer Vercingétorix par rapport à Louis XIV et Charlemagne par rapport à Napoléon, contraints de s’intéresser, si tant est que cela fût possible à leur âge, aux échanges commerciaux en Méditerranée orientale aux Temps modernes, ou à l’expansion de la production charbonnière en Europe du Nord de 1780 à 1892, les élèves se détachèrent d’une matière qui, désormais, suait l’ennui.
Cela ne suffisant pas encore, les programmes entreprirent de démontrer à des auditeurs trop jeunes et ignorants pour se défendre contre cette entreprise de désinformation, combien ils devaient avoir honte de leur pays, de leurs racines chrétiennes et de leur civilisation occidentale.
Gros plan sur la prise de Jérusalem par les Croisés le 22 juillet 1099, et le massacre qui suivit, mais silence total sur les circonstances qui avaient amené les souverains chrétiens à prendre la croix pour libérer les Lieux Saints. Longue glose sur la « fameuse controverse de Valladolid » sans jamais souligner que l’Église avait pris le parti des Indiens contre les conquistadors. Procès du commerce triangulaire, qui bénéficia à une poignée de privilégiés dont Voltaire, ce que l’on oublie systématiquement, mais dont la honte éternelle, grâce à la première loi Taubira, celle du 21 mai 2003, dite loi mémorielle, doit retomber sur l’ensemble des Français avec trois siècles de retard. Condamnation du colonialisme en en dénonçant les abus, voire « les massacres », sans un mot pour l’oeuvre immense réalisée en faveur des populations locales, de l’abolition de l’esclavage à l’éradication des maladies endémiques grâce aux dévouements de missionnaires, soldats et médecins français auxquels les décolonisés eux-mêmes rendent parfois hommage… Enfin, culpabilisation massive s’agissant des « heures les plus sombres de notre histoire », durant lesquelles la France entière se serait déshonorée en appliquant une législation antisémite, et en omettant de rappeler que la France en question était vaincue et occupée…
UNE ENTREPRISE DE DÉMOLITION
Dernière phase de cette entreprise de démolition concertée, la substitution d’autres modèles au « modèle français », longtemps dit « laïc et républicain ». En imposant à des enfants, trop jeunes pour y saisir grandchose, une vision globalisée du passé étendu à l’ensemble de la planète, en voulant les initier à la grandeur de la Chine des Han, ou au royaume du Monomotapa, ce qui pourrait se justifier si cela n’était fait au détriment du règne de Louis XIV ou de tout autre épisode de l’histoire nationale, les programmes scolaires achèvent de brouiller toute compréhension, et, dans le même temps, privent les élèves des bases qui leur permettraient d’accéder à la littérature, aux langues, mortes ou vivantes, à l’art, à la compréhension des racines chrétiennes, en un mot à ce qui constitue la culture et la civilisation.
L’on en arrive ainsi à ce dialogue surréaliste mais authentique entendu dans le bus entre deux adolescents auxquels leur professeur avait parlé du baptême de Clovis : « Dis, tu crois que le type, il se baladait toujours avec cette espèce de mouette [la colombe du
Saint-Esprit…] au dessus de la tête ? ».
UNE SOIF DE VÉRITÉ
Si le but était de donner aux petits Français la haine et le mépris de leur passé et de leur pays dans l’espoir de les attacher aux valeurs mondialistes et les détacher de tout patriotisme, dont on sait qu’il se mue facilement en nationalisme, ce péché capital, force est d’admettre que le résultat a été, dans l’ensemble, satisfaisant.
Cependant, les apprentis sorciers ont perdu de vue le nombre impressionnant d’enfants issus de l’immigration auxquels ils allaient inculquer également cette haine et ce mépris du pays qui les accueillait et les éduquait. À un âge où la personnalité, fragile, se forme, où l’on a besoin de références et de points d’ancrage, ces enfants, coupés, parfois douloureusement, de leurs racines et leur culture propres, non seulement ne se sont pas vu proposer un autre modèle mais ont entendu déprécier tout ce qui touchait leur nouvelle patrie et encenser à tort et à travers des apports allogènes plus ou moins fantaisistes. Rien d’étonnant à ce qu’ils se soient construits des identités fantasmées exaltant leurs origines au détriment de la France. Au point, dans certains quartiers « sensibles », de ne plus laisser aux professeurs la possibilité d’aborder certains sujets… Dans ces conditions, la machine à assimiler les populations étrangères, comme la France y réussissait autrefois, s’agissant, il est vrai, de populations européennes et chrétiennes, ne peut que se gripper. Avec les conséquences explosives que l’on connaît et dont l’éclosion de vocations djihadistes n’est qu’un aspect.
Faut-il, pour autant, désespérer ? Évidemment non. En l’état actuel des choses, avec les gouvernements qui sont les nôtres, toutes étiquettes confondues, attendre une véritable réforme de l’enseignement et de ses programmes est illusoire. Le verrouillage idéologique est trop fort. C’est donc en dehors du système scolaire qu’il faut contrer l’entreprise de décervelage. À tous les niveaux. Depuis dix-huit mois, nous assistons à un phénomène que les observateurs jugeaient impossible : un réveil français, une prise de conscience qui s’expriment dans la rue et les urnes. Ce réveil, cette prise de conscience s’accompagnent d’une soif de vérité et d’information exacte, y compris sur le plan historique.
Malade du mensonge d’État, la France le rejette. Les Français veulent comprendre, analyser, se former. Et l’on  s’aperçoit, à la grande panique de nos gouvernants, que cette haine de la France chrétienne qu’ils avaient voulu inculquer, n’a pas pris. Pas autant qu’ils l’espéraient.
REMONTER AUX SOURCES DU MAL
Cette résistance s’est opérée, et doit continuer à s’opérer, dans les familles, quand les parents étaient encore capables de corriger les lacunes du programme et les partis pris des maîtres. Dans l’enseignement, y compris public, où il reste des professeurs, quand on ne les a pas découragés du métier, pour transmettre tant qu’ils le peuvent une image positive de la France et de son passé. Grâce à la presse spécialisée dans les questions historiques, l’un des rares secteurs qui ne connaît pas la crise de l’imprimé. Grâce à certaines émissions de télévision et de radio du service public dont les responsables refusent d’entrer dans le  jeu du politiquement correct et font preuve, souvent, d’un vrai courage, eu égard aux pressions qu’ils subissent. Grâce à tous ces spectacles, telles les cinéscénies du Puy-du-Fou, et tant d’autres à travers la France, qui, séduisant les spectateurs, les rattachent, jusqu’à la passion parfois, à ces racines que l’on voulait leur faire oublier. Grâce au cinéma, et l’actuel succès, inespéré, du film Cristeros, qui faillit ne pas être  distribué en France, l’atteste. Grâce, enfin, aux nombreux ouvrages historiques qui paraissent chaque année et trouvent, en général, un public fidèle.
Pour être pleinement efficaces, ces efforts demanderaient, peut-être, une meilleure concertation, qui faciliterait la riposte organisée aux entreprises de désinformation systématique du pouvoir. Les gens de bonne volonté ne manquent pas, qui travailleraient volontiers ensemble, à condition d’apprendre à se connaître, se reconnaître et se faire confiance. Enfin, et c’est là, sans doute, l’essentiel, il est indispensable, dans la société utilitariste et matérialiste qui nous entoure, où toute étude qui ne rapporte pas financièrement est écartée comme inutile, de faire comprendre aux Français que l’histoire n’est pas une matière accessoire.
« Du passé faisons table rase ! » est par excellence un projet révolutionnaire destiné à entraîner les amnésiques vers de prétendus lendemains radieux. Retrouver la mémoire, remonter le fil du temps et des générations dans la vérité permet de comprendre comment, depuis deux siècles, l’on a manipulé l’histoire de France afin d’aboutir à ce « changement de paradigme » mis en branle par la Révolution. Ceux qui n’en veulent pas doivent impérativement remonter aux sources du mal s’ils veulent le combattre efficacement.
« Tout est politique ». À commencer par l’histoire.
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