Les origines de l'Islam
Le Père Edouard-Marie Gallez (de la Cté St Jean) a publié une thèse de doctorat sur les origines de l'islam. L'abbé de Tanoüarn la résume ainsi dans sa revue Objections : "à l'origine de l'islam, on trouve un groupe de judéo-chrétiens ou plutôt de judéo-nazaréens hérétiques, qui ont tenté d'instrumentaliser les Arabes pour conquérir 'la Terre'. Finalement, les Arabes de Mahomet et de Umar ont oublié leurs mentors (ou les ont exterminés) tout en développant les virtualités théologico-politiques d'une idéologie en incubation depuis le début de l'Ere chrétienne."Cette idéologie messianique s’opposait à la fois au judaïsme rabbinique (en reconnaissant Jésus comme le Messie) et au christianisme (en refusant de le reconnaître comme Dieu) et qui, après diverses tentatives, s’appuya sur des tribus arabes fédérées et endoctrinées par Muhammad pour tenter de conquérir le monde (en commençant par Jérusalem). Après avoir goûté au pouvoir et aux richesses, les chefs arabes se retournèrent contre leurs mentors. Contraints d’arabiser l’idéologie judéonazaréenne pour se donner une légitimité, les califes durent réécrire méthodiquement l’histoire, entraînés toujours plus loin par les nécessités logiques du mensonge ou par les besoins pratiques du moment.
Il apparaît ainsi qu’au VIIe siècle, ce qui ne portait pas encore le nom « d’islam » s’enracinait dans le judaïsme et dans le christianisme, mais non pas directement : à travers les dérives de certains cercles judéo-chrétiens de la deuxième génération, qui avaient transformé le messianisme biblique en idéologie de salut – ils attendaient la seconde venue du Messie en tant qu’il dominerait la terre, la soumettant au pouvoir de Dieu et surtout de Ses fidèles. Dans les premiers siècles, la perspective du retour du Messie-Jésus occupait une place importante dans l’espérance chrétienne, spécialement dans le monde sémitique. A des interlocuteurs exclusivement arabes, Mohamet ne cachait pas son hostilité envers les rabbanites, selon des thèmes largement présents dans le Coran ; de plus, il se présentait comme un véritable disciple du Messie-Jésus, et les Arabes chrétiens étaient peu formés. Bref, ceux-ci pouvaient facilement se méprendre et penser que Dieu lui avait inspiré un projet spécial lié à l’imminence du retour de Son Messie.
L’historien suit cette pensée messianiste qui s’esquisse au IIe siècle avant notre ère ; elle apparaît comme système de pensée à la fin du Ier siècle de notre ère, et, à la fin du VIe, donne naissance à l’éphémère communauté judéo-arabe qui fut le berceau de l’islam.
Michel Janva
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