Extrait de l'article de "Valeurs Actuelles" n°4072 "Enquête sur la mafia Hollande" et publiée le 11 décembre 2014.
L'"affaire du chauffeur" commence en 2007. En état de choc sa près sa défaite à la présidentielle, le PS est à l'agonie et François Hollande s'apprête à quitter la rue de Solferino sous les huées, laissant un parti exsangue et miné par les haines. À Argenteuil, Mohamed Belaïd décide de s'investir en politique. Comme une évidence, il prend sa carte au PS. «]e n'avais jamais fait de politique auparavant.» Accueilli par la section Politique locale, il rencontre Faouzi Lamdaoui,
investi par le parti pour la campagne des législatives dans le Val-d'Oise.
Après sa défaite, suivra une bataille sanglante entre le vallsiste Philippe Doucet et l'homme de main de Hollande, dans
la perspective des municipales à Argenteuil, avant une paix des braves et un partage des postes dans la municipalité.
À l'époque, Belaïd colle des affiches. ll est proche de Lamdaoui. «Il était gentil, j'avais confiance en lui.»
Un jour, le premier appel du pied: «]'ai besoin de toi, le flatte Lamdaoui. Reste avec moi, je vais te trouver quelque chose. ll faut qu'on soit prêt. François [Hollande, NDLR) va bientôt quitter la direction du PS, il aura besoin d'un chauffeur. » Belaïd se voit sommé de transmettre son précédent salaire, ses papiers et une photocopie
de sa carte de Sécurité sociale.
Après le congrès de Reims, qui voit Martine Aubry succéder à François Hollande à la tête du PS, il entre au service
du député de Corrèze.« En décembre2008, c'est ma première mission pour François Hollande.Je dois le retrouver à
son domicile du 6, rue Cauchy, dans le XV' arrondissement de Paris, pour aller changer sa paire de lunettes.»
Lamdaoui "C'est Mohamed qui va te conduire à partir d'aujourd'hui."
Lamdaoui fait les présentations: «C'est Mohamed qui va te conduire à partir d'aujourd'hui, qui va travailler pour toi.» Noël approche. «Je fais davantage connaissance avec François Hollande, toujours très courtois à mon égard. Il me demande avec bienveillance comment un musulman comme moi perçoit la fête de Noël», se souvient l'ancien chauffeur. Après les fêtes, le travail se poursuit. Il conduit son nouveau patron de plateau télé en studio de radio. Souvent tôt le matin et parfois le dimanche. Le chauffeur enchaîne les courses avec Faouzi Lamdaoui et François Hollande, mais attend toujours son contrat. « Ne t'inquiètes pas, c'est en train de se faire!», le rassure Lamdaoui.
Déclarer Belaïd comme chauffeur au Conseil Général du Val-d'Oise, sans qu'il y mette les pieds pour autant.
Avec l'homme de confiance de Hollande, est évoquée la perspective de déclarer Belaïd comme chauffeur au Conseil Général du Val-d'Oise, sans qu'il y mette les pieds pour autant. Son président est un proche de François Hollande.
«C'est à lui que Faouzi Lamdaoui avait donné les papiers pour mon embauche. Je ne sais pas pourquoi ils ont voulu me déclarer là·bas. Lamdaoui me disait que je serais déclaré au Conseil Général mais que je travaillerais exclusivement
pour François Hollande.» À ces personnalités qui l'impressionnent, Belaïd fait confiance. Aveuglément «Ce sont de grands hommes d'État, je ne vais pas me faire avoir.» La mission se poursuit. Mais il doute: «Où en est mon contrat de travail ?», interroge-t-il. Il« fait la tête» pour capter l'attention de Lamdaoui. «Ne t'inquiète pas, tu l'auras ton contrat, fais-moiconfiance, tu auras tes rappels de salaire. »
Parfois, Belaïd transporte d'autres personnalités. Il se souvient d'avoir conduit Jean-Marc Ayrault, Michel Sapin, André Vallini, Stéphane Le Foll ... Des journalistes qui filment Hollande en caméra embarquée, aussi. C'est Lamdaoui qui règle les notes d'essence ou paye les péages avec sa propre carte Bleue. Un jour où Belaïd conduit François Hollande à Clermont-Ferrand pour un meeting avec Martine Aubry, c'est le futur chef de l'Etat qui sort sa carte Bleue.
1 500 euros donnés en liquide dans la voiture. Larndaoui :"C'est normal, t'as bossé!"
Mais le contrat de travail n'arrive pas. Lamdaoui fait du charme : «Mon père est malade, viens, on va discuter, ça va se faire. Pas tout de suite, mais bientôt. Tu peux me faire confiance.» « Il venait parfois jusque chez moi pour me demander de continuer», raconte Belaïd. Il finit par craquer. «]'ai dit stop.» Au point qu'un jour, Lamdaoui retire 1500 euros en liquide et les dépose sur le levier de vitesses de la 207 qu'il conduit.
«Pourquoi ?» « C'est normal, t'as bossé!», rétorque Lamdaoui. Blessé, Belaïd comprend qu'il a été floué. Que le contrat de travail n'arrivera jamais. Qu'il s'est fait berner. « C'est une trahison.» D'un SMS rageur, il fait ses adieux à Lamdaoui et embarque la voiture, louée à leurs deux noms.
En 2009, il porte plainte contre Faouzi Lamdaoui pour "travail dissimulé". Commence alors le calvaire.
Un proche de Lamdaoui, gérant d'une société de sécurité, le menace à plusieurs reprises. Belaïd porte plainte au
commissariat d'Argenteuil. Il commence à manifester chaque semaine devant le siège du Parti socialiste, rue de
Solferino, en réclamant ses six mois de salaire. «]e n'ai rien volé.» Ses plaintes contre un "garde du corps" officieux de
Lamdaoui, venu en renfort de l'agent de sécurité menaçant, et contre Lamdaoui lui-même n'aboutissent pas.
«En mars 2012, je décide de déposer une main courante contre le commissaire d'Argenteuil au parquet de Paris, et je dépose plusieurs mains courantes à l'IGS [aujourd'hui IGPN, la "police des polices", NDLR).»
À l'exception de Charlie Hebdo, qui relate une rencontre entre le commissaire d'Argenteuil et Faouzi Lamdaoui dans ses bureaux élyséens de la rue de Marigny, l'affaire n'intéresse pas les médias français, mais retient pourtant l'attention du Sunday Times. Belaïd devient extrêmement procédurier: «Je dépose des plaintes et des mains courantes parce que je ne me laisse pas faire. C'est ma vérité. Si j'étais mythomane, je ne prendrais pas ces risques. J'irai jusqu'au bout.»
Mais ses plaintes gênent en haut lieu.
Un journaliste du Point, qu'il connaît, le contacte en octobre 2012: «Il faut que tu négocies avec Lamdaoui, il te propose I0 000 euros pour que tu retires tes plaintes. Tu peux faire monter jusqu'à 15 000. - Je n'ai pas confiance en
Faouzi. » Une rencontre a lieu à proximité de la rue de Solferino. Le journaliste le rassure. « Ne t'inquiète pas, il [Lamdaoui] va te donner de l'argent, il arrêtera de faire ça et, moi, je serai témoin et j'aurai l'enregistrement de
la conversation avec Faouzi que je garderai en ma possession.» «Il voulait montrer qu'il tient ses engagements. Les
10 000 euros devaient correspondre à mes salaires impayés. Mais pour cela, il fallait que j'enlève la plainte», raconte
l'ancien chauffeur. Lamdaoui est aussi visé par une plainte de l'ex-épouse de Belaïd, qui l'accuse d'avoir usurpé son
identité dans une société, plainte à l'origine de sa démission de l'Élysée le 3 décembre.
«Une de mes amies va t'appeler », achève le journaliste du Point. L'amie, c'est Sihem Souid, une ancienne policière, aux convictions de gauche assumées, célèbre depuis son livre Omerta dans la police, et devenue chargée de mission auprès de Christiane Taubira au ministère de laJustice.
La rencontre a lieu dans un café proche de la Bastille.« Elle était vraiment stressée», se souvient Belaïd, selon qui
Sihem Souid tente de le raisonner: «J'ai découvert ton histoire par les syndicats de police. Faouzi passe dans quelques jours, il faut qu'on trouve un compromis. Moi, je connais beaucoup de chefs d'État dans le monde, je me déplace partout. J'ai de l'appui, je connais très bien Jean-Marc Ayrault avec qui j'ai de très bons rapports. Ne t'inquiète pas, tu ne seras jamais embêté.»
Belaïd maintient son refus. «Elle me propose aussi de l'argent et me dit: "Je vais voir Faouzi et tu me diras combien tu veux demander."» Belaïd raconte que, pour clore leur entretien, Sihem Souid dévoile son jeu: «Tu auras tout ce que tu veux si tu enlèves ta plainte. Parce que Faouzi Lamdaou on a besoin de lui. Il représente notre communauté.»
«Les intermédiaires se disent prêts à monter jusqu'à 35 000 euros pour que je retire ma plainte», poursuit Belaïd, qui
refuse. Ses avocats reçoivent une proposition: «Le protocole d'accord qu'ils me demandaient de signer, en plus du
retrait de mes plaintes, était très lourd. Il fallait que je me taise, que je ne critique pas le PS, que je ne parle pas aux médias ...j'ai eu peur de perdre ma liberté. Je ne voulais pas rentrer là-dedans. Je veux maintenant que la justice soit rendue!»
À l'été 2012, Belaïd ne se démonte pas et choisit de «tout raconter mot pour mot à la police», en l'occurrence la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) où il est convoqué pour sa plainte pour "travail
dissimulé" et comme témoin dans la plainte pour "faux et usage de faux". En parallèle, les menaces se poursuivent.
Le "garde du corps", ainsi que le journaliste : «Tu fais ce que tu veux. .. mais dis-toi qu'ils sont là pendant deux mandats et si tu veux te faire emmerder et avoir des menaces de ton côté, tu te débrouilles.»
"M. Belaïd, on ne vous croira jamais.( ... ) Acceptez de négocier avec eux."
Belaïd et son ex-épouse déposent en tout au moins six mains courantes contre le commissaire d'Argenteuil et dix plaintes contre le "garde du corps". «Aucune n'a été instruite.» Belaïd apprendra plus tard qu'elles ont été classées sans suite. Il assure que les journalistes enquêtant sur son affaire ont été dissuadés par leur hiérarchie, parfois après des rendez-vous entre leurs patrons et Faouzi Lamdaoui. Il dépose deux lettres, à Manuel Valls au ministère de l'Intérieur et à Christiane Taubira, Place Vendôme. Sans réponse.
En 2013, il est convoqué au commissariat d'Argenteuil après avoir insulté sur Facebook un proche de Lamdaoui à l'occasion de sa décoration par François Hollande. Il assure s'être vu interpellé par le commissaire: «Qu'avez-vous
contre Hollande et Lamdaoui ? Vous savez, M. Belaïd, on ne vous croira jamais.(... ) Vous avez vu ce qui s'est passé
en Corse, il y a quelques jours ? Je n'aimerais pas qu'il vous arrive des choses comme ça. (...) Je ne vous le souhaite pas, M. Belaïd. (... ) Acceptez de négocier avec eux. Acceptez la transaction. » .,_
Accusé de menaces contre le "garde du corps", Belaïd est à nouveau convoqué, le 20 juin 2013, au commissariat
d'Argenteuil, où les policiers me mettent entre les mains d'un psychiatre, qui décide de l'interner en hôpital psychiatrique. Avant d'être conduit à l'hôpital d'Argenteuil, il entend le commissaire lire les SMS adressés à François Hollande et restés sans réponse contenus dans son portable, qui venait de lui être confisqué, et s'énerver à voix haute,
avant de les supprimer du téléphone.
Interné à l'hôpital, il y restera 7 jours."Cela ne m'étonnerait pas que ce soit une histoire montée contre vous."
«Le chef du pôle psychiatrie m'a finalement fait venir dans son bureau au bout de deux jours et m'a dit: "Cela ne m'étonnerait pas que ce soit une histoire montée contre vous. Je vais demander la levée. Vous n'avez rien à faire ici."» Le certificat médical précise ne disposer d' «aucun élément clinique justifiant la poursuite de ce SPRE [soin psychiatrique sur décision du représentant de l'État, NDLR] ».
Belaïd sera toutefois mis en examen quelques jours plus tard pour les prétendues "menaces de mort" contre le "garde du corps" de Lamdaoui. À sa suite, sa femme sera menacée par les mêmes individus, et pourtant la justice semble enquêter à sens unique. Seul dans son combat, Mohamed Belaïd songe aujourd'hui à saisir le Défenseur des droits.
Une ombre, néanmoins, plane sur son argumentaire: en 2007, il est condamné à trois mois de prison avec sursis pour diffamation contre des policiers, qu'il a accusés de travailler en état d'ivresse. Belaïd plaide l' «erreur» : «Je me suis fait avoir.Je militais pour Amnesty
International contre les bavures polici ères et j'ai contacté le ministère de l'lntérieur pour venir en aide à deux amis. Je me suis fait avoir, c'était une erreur. Mais ça n'a strictement rien à voir avec l'histoire de Faouzi Lamdaoui et mes adversaires se servent de cette affaire pour me discréditer. (... ) Mes parent sm'ont inculqué des valeurs», indique aujourd'hui Mohamed Belaïd pour justifier son combat.
Se sent·il encore de gauche ? «Franchement non. Ils sont menteurs, ils trompent les gens pour accéder au pouvoir.»
Geoffroy Lejeune et Louis de Raguenel
source : Valeurs actuelles 11 décembre 2014
Interview de Mohamed Belaïd
Lun 26 Jan - 1:23
Re: L'affaire Belaïd, chauffeur exploité de Hollande (Valeurs Actuelles 11/12/2014)
Sam 2 Mai - 18:17
Un ancien chauffeur de François Hollande monté au créneau
Renaud LECADRE 20 avril 2015 à 20:16
Mohamed Belaïd accuse l’ancien premier secrétaire du PS et Faouzi Lamdaoui de travail dissimulé.
Premier sursis à statuer pour François Hollande, une mesure qui met à l’abri de toute procédure judiciaire les présidents de la République pendant l’exercice de leur mandat. Les précédents sont fameux : sous Jacques Chirac déjà (suspension de son procès pour emplois fictifs) puis sous Nicolas Sarkozy (suspension des poursuites contre le voleur de sa carte bancaire). François Hollande innove avec un sursis de nature prud’homale. Il est question de travail dissimulé d’un ancien chauffeur, Mohamed Belaïd, recruté aux bons soins de Faouzi Lamdaoui.
En octobre, la cour d’appel mettait un terme définitif à sa plainte pénale : «Les tâches accomplies par Mohamed Belaïd pour le compte de Faouzi Lamdaoui et François Hollande sont largement susceptibles d’être expliquées par l’engagement bénévole d’un militant demeurant libre de mettre son temps au service d’autrui.» Les faits sont attestés : à partir de novembre 2008 (date à laquelle François Hollande quitte la direction du PS et le véhicule de fonction qui va avec), Belaïd l’a voituré en ses divers déplacements. Surtout à Paris, parfois dans le Nord-Pas-de-Calais.
Banderole. Militantisme, certes, mais avec promesse d’embauche dans une collectivité locale tenue par le PS. «Je lui avais promis de l’aider si notre liste remportait les élections, évidemment», a concédé Lamdaoui devant la police. Au sein de la mairie d’Argenteuil (où il était candidat PS) ou du conseil général du Val-d’Oise. Mais «il faisait peser sur nous une obligation de résultats, estimant, à tort, que son engagement devait être récompensé par un travail». Un cacique ironise : «Toute l’histoire du PS est là…» Nouvelle tentative aux prud’hommes.
En janvier 2011, Belaïd s’y fait étriller en première instance : «procédure manifestement abusive», doublée d’une «campagne de dénigrement et de harcèlement», estiment les juges, s’éloignant un poil du code du travail. Pour l’anecdote, François Hollande est débouté de sa demande de dommages et intérêts (10 000 euros) pour non-respect du contradictoire. Mais quand la cour d’appel hérite du dossier, en octobre 2013, une fois Hollande élu chef de l’Etat, elle ne peut que «surseoir à statuer jusqu’à l’expiration du mandat du président de la République», sursis englobant également Faouzi Lamdaoui. Depuis, Mohamed Belaïd manifeste régulièrement entre l’Elysée, l’Assemblée nationale et le siège du Parti socialiste, sous une banderole mettant en cause ses réputés ex-employeurs. Il raconte qu’un jour, François Hollande est venu à sa rencontre pour lui lancer amicalement : «Je croyais que vous étiez bénévole !» Episode moins cocasse, il a également été brièvement interné en hôpital psychiatrique pour «trouble à l’ordre public».
Dépenses. Mytho ? On l’écoute aussi poliment quand il raconte que Faouzi Lamdaoui réglait en espèces les menues dépenses de François Hollande, ses déjeuners avec Stéphane Le Foll, la logistique de leur club, Répondre à gauche. Par ailleurs, il a loué des salles pour la campagne 2012 de Hollande. «S’il fallait poursuivre tous les candidats à la présidentielle qui se font inviter au restaurant, beaucoup seraient inquiets, ironise l’avocat de Lamdaoui, Me Amir-Aslani. Et si le financement de Hollande passait par Lamdaoui, il y aurait de quoi être inquiet…»
R.L.
Renaud LECADRE 20 avril 2015 à 20:16
Mohamed Belaïd accuse l’ancien premier secrétaire du PS et Faouzi Lamdaoui de travail dissimulé.
Premier sursis à statuer pour François Hollande, une mesure qui met à l’abri de toute procédure judiciaire les présidents de la République pendant l’exercice de leur mandat. Les précédents sont fameux : sous Jacques Chirac déjà (suspension de son procès pour emplois fictifs) puis sous Nicolas Sarkozy (suspension des poursuites contre le voleur de sa carte bancaire). François Hollande innove avec un sursis de nature prud’homale. Il est question de travail dissimulé d’un ancien chauffeur, Mohamed Belaïd, recruté aux bons soins de Faouzi Lamdaoui.
En octobre, la cour d’appel mettait un terme définitif à sa plainte pénale : «Les tâches accomplies par Mohamed Belaïd pour le compte de Faouzi Lamdaoui et François Hollande sont largement susceptibles d’être expliquées par l’engagement bénévole d’un militant demeurant libre de mettre son temps au service d’autrui.» Les faits sont attestés : à partir de novembre 2008 (date à laquelle François Hollande quitte la direction du PS et le véhicule de fonction qui va avec), Belaïd l’a voituré en ses divers déplacements. Surtout à Paris, parfois dans le Nord-Pas-de-Calais.
Banderole. Militantisme, certes, mais avec promesse d’embauche dans une collectivité locale tenue par le PS. «Je lui avais promis de l’aider si notre liste remportait les élections, évidemment», a concédé Lamdaoui devant la police. Au sein de la mairie d’Argenteuil (où il était candidat PS) ou du conseil général du Val-d’Oise. Mais «il faisait peser sur nous une obligation de résultats, estimant, à tort, que son engagement devait être récompensé par un travail». Un cacique ironise : «Toute l’histoire du PS est là…» Nouvelle tentative aux prud’hommes.
En janvier 2011, Belaïd s’y fait étriller en première instance : «procédure manifestement abusive», doublée d’une «campagne de dénigrement et de harcèlement», estiment les juges, s’éloignant un poil du code du travail. Pour l’anecdote, François Hollande est débouté de sa demande de dommages et intérêts (10 000 euros) pour non-respect du contradictoire. Mais quand la cour d’appel hérite du dossier, en octobre 2013, une fois Hollande élu chef de l’Etat, elle ne peut que «surseoir à statuer jusqu’à l’expiration du mandat du président de la République», sursis englobant également Faouzi Lamdaoui. Depuis, Mohamed Belaïd manifeste régulièrement entre l’Elysée, l’Assemblée nationale et le siège du Parti socialiste, sous une banderole mettant en cause ses réputés ex-employeurs. Il raconte qu’un jour, François Hollande est venu à sa rencontre pour lui lancer amicalement : «Je croyais que vous étiez bénévole !» Episode moins cocasse, il a également été brièvement interné en hôpital psychiatrique pour «trouble à l’ordre public».
Dépenses. Mytho ? On l’écoute aussi poliment quand il raconte que Faouzi Lamdaoui réglait en espèces les menues dépenses de François Hollande, ses déjeuners avec Stéphane Le Foll, la logistique de leur club, Répondre à gauche. Par ailleurs, il a loué des salles pour la campagne 2012 de Hollande. «S’il fallait poursuivre tous les candidats à la présidentielle qui se font inviter au restaurant, beaucoup seraient inquiets, ironise l’avocat de Lamdaoui, Me Amir-Aslani. Et si le financement de Hollande passait par Lamdaoui, il y aurait de quoi être inquiet…»
R.L.
- Contenu sponsorisé
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum