Le petit théâtre du PS par Vincendix

Vincendix a écrit:François
Nous avons mon ami d’excellentes nouvelles
Les sondages sont bons, il me pousse des ailes,
Pourrais-tu cher Arnaud te mettre un peu au vert,
Tu pourras bien plus tard remettre le couvert.
Que peux-tu espérer, comptes-tu sur ton charme,
Refrène tes élans, aujourd’hui je t’alarme,
Déjà dans le parti quelques mauvais garçons
S’écartent du chemin, j’ai de nombreux soupçons.
Il faut rester groupé au cœur de la bataille,
Eviter les conflits, car celui qui déraille
Deviendra l’artisan d’un néfaste revers,
Le moindre égarement a des effets pervers.

Arnaud
Tu m’accuses séant de viles manigances,
Ainsi de comploter et de saper tes chances
Moi le chevalier blanc sans reproche et sans peur,
François je t’aime bien, mais tu me fends le cœur.
Je pourrais accepter d’en faire d’avantage,
Seulement tu le sais dans ton aréopage,
Tu as des moutons noirs qui ont des dents de loup,
Qui derrière ton dos, fomentent un mauvais coup.

Vincendix a écrit:Un narrateur
Hollande, qui demain brigue l’investiture,
Veut choisir pour palais une grande masure,
Un endroit idyllique, un merveilleux séjour,
Où il sera choyé et la nuit et le jour.
Sous des lambris dorés, dans un luxe suprême,
Entouré de servants tristes comme un carême,
Il prendra ses repas aux couverts de vermeil,
Ses ministres viendront le matin au réveil.
Il aura un grand lit avec des draps de soie,
Souffrira bien souvent d’une crise de foie,
A force de manger des louches de caviar,
De boire des grands vins, du Meursault, du Pommard.
Il sera bien vêtu, fera de longs voyages,
Mais n’aura pas le temps de voir les paysages.
Colloques et conseils, discours, réceptions,
Interviews et débats, entretien, réunions,
Que d’obligations et de cérémonies,
Que de difficultés et de cacophonies.

Vincendix a écrit:La complainte des capitalistes
La perte de nos biens, de notre capital,
Voilà ce que promet le candidat normal,
La descente aux enfers, la chute de la bourse,
De nos gros revenus, il veut tarir la source.
Pour son avènement, Hollande a fait son choix,
Dès qu’il sera le chef, il va pondre des lois.
Nous pouvons échapper à ce destin funeste,
Eviter cet impôt plus mortel que la peste,
Nous allons émigrer vers des cieux plus cléments,
Emporter avec nous nos tableaux, nos diamants,
Nous serons accueillis dans des endroits propices,
Abrités des tourments, exempts de sacrifices.
Que ce maudit François rate tous ses projets,
Qu’il perde le crédit qu’accordaient ses sujets,
Et dans un ou deux mois, maigre sera la soupe,
Il verra déguerpir la plus gros de sa troupe.
Nous pourrons revenir avec nos capitaux,
Reprendre nos pouvoirs, retrouver nos bureaux,
Avec les socialos, nous deviendrons plus riches,
Il devront se plier et nous rendre les niches.

Vincendix le 29 Fév 2012 a écrit:François au salon de l’agriculture

Me voici condamné à humer des odeurs
A vanter les bienfaits de toutes les saveurs,
Il me faut étriller la panse d’une vache,
Pour montrer au public que je ne suis un lâche.
Et je dois peloter le cul des petits veaux,
Risquant de recevoir de merdiques cadeaux,
Manger du saucisson et de puants fromages,
Boire de la piquette et d’étranges breuvages.
Je dois m’extasier devant un gros taureau,
Admirer un bélier, un coq, un dindonneau,
Caresser un cochon, sourire à une truie
Allaitant ses petits, sur le flanc, alanguie.
Que dois-je supporter pour être président ?
Pour récolter la voix du brave paysan,
Je sens mon estomac agressé de brûlures,
Je maudis ce salon et cette agriculture.

Vincendix le 29 Fév 2012 a écrit:Aurélie

Je vois l’ami François ton visage affligé,
De rester si longtemps tu n’étais obligé,
Dis-moi dans ce salon à qui voulais-tu plaire ?
Tu ne pouvais croiser le moindre prolétaire.

François

Je voulais me montrer au monde paysan,
Car j’ai dans ce milieu très peu de partisans,
Je savais en effet que c’est une corvée,
Mais j’avais décidé d’y passer la journée.

Aurélie

Te voici fatigué et puis tu sens mauvais,
Pourquoi t’es-tu frotté à un veau charolais ?

François

Je sais, tu me connais, je crois toujours bien faire,
Que diable suis-je allé dans ce foutoir agraire,
Risquant de recevoir des tomates et des œufs,
De me faire encorner par d’irascibles bœufs.

Vincendix,le 04 Mar 2012 a écrit:François (dans ses monologues)
J’attends l’investiture et brûle de savoir
Quel effet cela fait de prendre le pouvoir,
Se trouver au sommet de la béatitude,
Après avoir gravi une pente si rude.
Il y a si longtemps que j’implore les cieux
Afin je que m’installe à la place des dieux,
Et je vais ressentir beaucoup de jouissance
Quand j’aurai dans les mains le destin de la France.
Je savais qu’un beau jour je pourrais obtenir
Ce rôle capital difficile à tenir,
C’était dans mon futur depuis l’adolescence
De cet avènement j’en avais la prescience.
Je vais être affiché, reconnu, décoré,
Par le peuple Français je serai honoré,
Je laisserai mon nom dans les livres d’histoire,
Personne n’oubliera François dans sa mémoire.

Vincendix le 09 Mar 2012 a écrit:François
Depuis que j’ai quitté mon canton, ma campagne,
Que j’ai perdu du poids et changé de compagne,
Je me sens différent, plus fort et conquérant
Je suis bien préparé pour être président.
J’ai pris de l’ascendant et gagné la primaire,
Je suis considéré affable et débonnaire,
Me voici le premier de tous les candidats,
Et je vais décrocher le plus grand des mandats.
Depuis que j’ai quitté mon canton, ma province,
Que j’ai gagné des voix, je suis l’égal d’un prince,
De François Mitterrand, célèbre jouisseur
Je voudrais devenir un digne successeur.
Je peux lever les bras en signe de victoire,
Je vais bientôt connaître un grand moment de gloire,
Quand le soir du six mai après le résultat,
Je serai le vainqueur d’un terrible combat !

(Merci à Corneille et à son Illusion Comique dont je me suis inspiré)

Vincendix, le 14 Mar 2012 a écrit:François en prière
Grand maître du destin aujourd’hui je t’implore,
Fait mordre la poussière à ce fier matamore,
Celui qu’un quinquennat a rendu vaniteux,
Qui a effectué un parcours tortueux.
Accorde-moi enfin le postulat suprême,
Et lui oblige-le à vivre le carême,
Il est temps ô mon dieu que ce fougueux mustang
Abandonne sa place et rentre dans le rang.

Mais voici qu’il revient en tête des sondages
Qu’as-t-il fait dites-moi pour changer les présages
Sont-ce ses grands meetings et ses interventions
La force et la vigueur de ses déclarations.
Je peux en faire autant et rameuter la foule
Séduire les indécis ballotés dans la houle
Donnez-moi ô seigneur le courage et la foi
Accordez-moi enfin le plaisir d’être roi.
Je promets de mener notre pays la France
Avec discernement, avec intelligence,
De donner du travail, des sous, des logements,
A mes meilleurs amis ainsi qu’à leurs enfants.

Vincendix a écrit:Merci aux nombreux et discrets lecteurs de ce fil, l'élection présidentielle ne mettra pas un terme au "petit théâtre du PS", surtout si Hollande est élu, je pense que j'aurai du "grain à moudre"...( le 05 Mai 2012)