Goncourt 2017 : jusqu’où va se nicher la cathophobie !
Ven 5 Jan - 21:19
Goncourt 2017 : jusqu’où va se nicher la cathophobie !
Un récit sur l’Anschluss (annexion de l’Autriche par Hitler) primé par le Goncourt, quelle meilleure incitation à revoir le déroulement de cet épisode douloureux si mal connu ! C’est ainsi que je me suis plongée avec gourmandise dans « l’Ordre du jour ». Je ne m’attendais pas en dégustant la plume talentueuse d’Eric Vuillard à découvrir qu’elle était bien plus « tueuse » qu’empreinte de talent...
Comment mépris et haine mainstream envers le catholicisme s’insinuent sournoisement dans la littérature « historique » zeitgeist.
Comment mépris et haine mainstream envers le catholicisme s’insinuent sournoisement dans la littérature « historique » zeitgeist.
Ainsi, l’Autriche y est présentée comme un « petit Etat catholique et corporatiste » qui valse dans l’insouciance du Carnaval tandis que ce 12 février 1938 à Berchtesgaden son Chancelier Kurt Schuschnigg décide avec Hitler de son destin...
Au cas où le lecteur n’aurait pas ingurgité que Schuschnigg était l’insignifiant catho facho du petit Etat catho facho autrichien,
l’auteur insistera six fois n'apportant pourtant rien de plus à sa démonstration sinon son dégoût pour le catholicisme. Ainsi :
Le Chancelier Schuschnigg « petit dictateur autrichien » est habillé pour l’hiver, et pour la postérité grâce au Goncourt : « Car Schuschnigg n’est rien. » insiste Eric Vuillard « Il ne porte rien, il n’est l’ami de rien, il n’est l’espoir de rien. Il a même tous les défauts, Schuschnigg, l’arrogance de l’aristocratie et des conceptions politiques absolument rétrogrades. Qui s’est mis à la tête, huit ans auparavant, d’un groupe de jeunesses catholiques paramilitaire, qui a dansé sur le cadavre de la liberté ne peut pas espérer qu’elle vole soudain à son secours !»
« il fera sept ans de prison sous le Troisième Reich, et il aura sept ans pour se demander s’il a bien fait de mettre sur pied naguère son petit groupe catholique paramilitaire, sept ans pour savoir ce qui est vraiment catholique...»
« Une fois libéré par les Alliés... l’ancien chancelier ira s’établir aux États-Unis et deviendra un Américain modèle, un catholique modèle, un professeur d’université modèle, à l’université catholique de Saint Louis. »
Bien sûr, on n’oubliera de mentionner le contexte particulier de « l’entre 2 guerres » qui fut l’âge d’or des mouvements de jeunesse catholique JEC -jeunesse étudiante catholique- et JOC- jeunesse ouvrière catholique qui furent les creusets de la future résistance au nazisme...
Comme si cela ne suffisait pas l'auteur laisse insidieusement penser que les prêtres étaient complices de l'ignominie nazie.
Dès 1933, la terreur nazie faisait la chasse aux prêtres et aux responsables catholiques comme à tous ceux qui pouvaient s’opposer au régime. Staline faisait de même en URSS. Alors que le clergé catholique a été persécuté par les nazis, le mot « prêtre » est utilisé à trois reprises, l’une pour signaler que le drapeau nazi flottait sur les églises autrichiennes et les deux autres ...pour désigner les patrons collabos des groupes industriels « les prêtres de la grande industrie allemande » !
Trop c’est trop !
Si le malaise m’envahit en lisant ça, c’est que je sais que nazis, fascistes communistes ont toujours méprisé, haï le christianisme et persécuté les chrétiens, et le catholicisme en particulier :
Hitler ne déclarait-il pas « Puisque le monde était déjà voué à l’influence judaïque (et son produit, le christianisme, est une chose si fade !) il eût beaucoup mieux valu que le mahométisme triomphât. Cette religion récompense l’héroïsme, elle promet aux guerriers les joies du septième ciel… Animés par un tel esprit, les Germains eussent conquis le monde. C’est le christianisme qui les en a empêchés. »
(Adolf Hitler, 28 août 1942, Libres propos sur la guerre et la paix recueillis sur l’ordre de Martin Bormann, vol. 2, 1954, p.297).
A contrario, j’ai guetté les références au « national-socialisme » (« nazisme » en allemand), au « socialisme soviétique » porté par les marxistes staliniens qui, à l’instar de nos voyous « Antifas », attaquaient déjà les manifestations catholiques dans « Vienne-la-Rouge » comme était surnommée la capitale autrichienne envahie par les agents bolcheviques entre 1918 et 1934... En vain ! Certes je ne suis pas historienne, mais je dispose de kilomètres d’encyclopédies anciennes. Certes, je ne parle pas l’allemand mais Google est mon ami.
J’ai ainsi pu constater que le récit passablement orienté de l’écrivain couronné s’oppose à d’autres versions toutes aussi crédibles et bien plus cohérentes à mon sens.
Je lis par exemple dans « Zita, impératrice courage » de Jean Sévillia, journaliste et biographe « Kurt von Schuschnigg était une personnalité complexe. Un homme fin, racé, intelligent. Très sûr de lui, mais en même temps discret, réservé, se livrant difficilement. Courageux, et même courageux physiquement – il l'avait prouvé, en 1930, en fondant les Ostmärkische Sturmscharen, un service d'ordre destiné à protéger les manifestations catholiques. Chrétien, patriote, noble, tyrolien, il avait tout pour exécrer le nazisme. »
Et le nazisme avait tout pour l’exécrer, lui !
Pour en avoir le cœur net, je me suis forcée à « penser le passé » avec ce Goncourt 2017 (publié chez « Actes Sud », maison d’édition qui rappelons-le appartient à Françoise Nyssen, ministre de la culture de Macron). Et j’ai donc été profondément troublée par cette revisite d’un IIIème Reich mâtiné de « dictature catholique ». On en viendrait presque à se demander qui en définitive sont les « méchants » : nazis ou cathos ? Je reste écœurée de voir une institution aussi prestigieuse que le Goncourt couronner ainsi un ouvrage à la cathophobie manichéenne, si brillamment écrit soit-il ! On ne saura probablement jamais lesquels des membres du jury ont sincèrement applaudit cette nomination suspecte.
Véronique Hansi
alias Calculette @LaMutine
L'Ordre du jour Prix Goncourt 2017 : esbroufe ou canular ?
Lun 8 Jan - 18:47
Article d'André Larané ingénieur,historien et journaliste, créateur du remarquable site d'histoire universelle herodote.net
L'Ordre du jourPrix Goncourt 2017 : esbroufe ou canular ?
Les étrennes m'ont valu de lire, deux mois après l'événement, le Prix Goncourt 2017, L'Ordre du Jour, par Éric Vuillard (Actes Sud, 16 euros). C'est une digression d'à peine 150 pages qui entremêle une demi-douzaine d'événements importants et secondaires de l'histoire du nazisme...
Les étrennes m'ont valu de lire, deux mois après l'événement, le Prix Goncourt 2017, L'Ordre du Jour, par Éric Vuillard (Actes Sud, 16 euros). C'est une digression d'à peine 150 pages qui entremêle une demi-douzaine d'événements importants et secondaires de l'histoire du nazisme...
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