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Calculette
Calculette
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Article de presse Philippe de Villiers sur Sarkozy, Mitterrand, Chirac

Ven 18 Déc - 12:52
"Le moment est venu de dire ce que j'ai vu" (Extraits)

Philippe de Villiers sur Sarkozy, Mitterrand, Chirac   Sarkoz12
Nicolas Sarkozy "médiumnique", sans doctrine. Fidèle, il est souvent trahi
Philippe de Villiers a écrit:On a accusé Nicolas Sarkozy de duper son monde. Moi qui le connais bien, je ne crois pas qu’il mente. Il est dans l’instant. Et c’est l’instant qui change. C’est un capteur d’ondes. Il est médiumnique. Il cherche le bon tempo. Voilà pour la forme. Mais, sur le fond, il ne change pas. Il est américain, du « parti républicain », citoyen du monde. (...) Il n’a pas de doctrine. Il veut simplement être aimé. Il trahit beaucoup moins qu’il n’est trahi lui-même. Il faut dire qu’à gauche comme à droite, tant dans les grands partis politiques qu’au sein des équipes gouvernementales, les valeurs de reconnaissance et de loyauté ne sont plus de saison. L’esprit chevaleresque a cédé le pas aux « tontons flingueurs ».
À chaque fois que Nicolas a effectué une nomination et qu’il a eu à choisir entre deux prétendants, il a fait un jaloux et un ingrat. Le jaloux s’égosille et se pose en victime ; mais l’ingrat, méthodique, pique, tel un scorpion. C’était déjà vrai du temps des corridors, des dagues et des toges. Mais l’honneur était sauf car il y avait aussi les duels du petit matin.

Mur des cons et médias
Ce qui est nouveau – et même récent – dans la vie publique aujourd’hui, c’est l’utilisation à des fins mortelles des canaux médiatiques et judiciaires. La presse et la justice n’ont qu’à se baisser pour ramasser la bonne info, la bonne fuite, déposée au bon endroit.
On peut vitrifier un concurrent en le confiant à une officine qui va le scanner et le mettre entre les mains d’un juge d’instruction. La nouvelle génération de magistrats en mal de notoriété foisonne de ces petits juges qui sont ravis de l’aubaine. Certains de leurs aînés leur ont appris à l’École nationale de la magistrature à haïr les puissants, on leur a inculqué que ce sont forcément des salauds et que le pouvoir et ses convoitises sont par définition criminogènes. Faute de changer la société et de pouvoir faire la révolution en place publique, les juges font leur révolution de palais. C’est l’esprit même du « Mur des cons » qui affiche la liste des proscrits qu’il faut faire tomber. Beaucoup d’hommes politiques, pour régler leurs comptes, se font occasionnellement auxiliaires de justice.

[Le "lapin tambour" pour montrer un Nicolas sincère, sensible, fidèle en amitié, et sans rancune]
Mais il est fidèle en amitié et ne changera pas ses habitudes de conférencier exotique.
Je me souviens d’un long déjeuner à sa mairie de Neuilly où il m’avait ouvert son cœur. Il est vrai que les circonstances s’y prêtaient, c’était quelques jours après sa défaite européenne, cuisante, humiliante et qui ouvrit devant lui un trou noir. Il s’était fâché en direct sur le plateau de Patrick Poivre d’Arvor, avait refusé de me serrer la main. Et, au démaquillage, il m’avait incendié :
– Tu m’as insulté pendant la campagne en me traitant de lapin-tambour !
Hélas, c’était vrai. J’avais cédé à un bon mot. Depuis, tout le monde l’appelait le « lapin-tambour ». C’était à Tours le 20 mai 1999, la salle s’échauffait. Je feignais l’apitoiement sur la liste concurrente. Je mimais les petits coups d’épaule… Soudain, par la pensée, je revis un spot publicitaire à succès qui vante les mérites des piles Duracell. L’image du lapin-tambour s’imposa à moi. L’association des mimiques est irrépressible. Je lançai à la salle :
– Sarkozy, il me fait penser au lapin-tambour Duracell. Il répète en agitant ses baguettes : « J’aime la politique… j’aime la politique. » Eh bien moi, j’aime la France.
Toutes les télévisions en firent leurs choux gras. Mais, dans les couloirs de l’Assemblée, j’allai vers lui pour lui présenter mes excuses. Il s’en montra touché et m’invita à déjeuner, à sa mairie de Neuilly.

Nicolas n'aime pas la politique politicienne "un métier de guignol"
Le 16 juin 1999, je vois un homme sans rancune mais au fond du trou. Il paraît complètement défait et m’annonce dès l’entrée sa sortie :
– Je quitte la politique. Je retourne dans mon cabinet d’avocat. Je n’en peux plus. C’est un métier de guignol.
– C’est définitif ? Tu devrais réfléchir un peu avant de l’annoncer. Tu sais, la politique, ça va, ça vient…

Philippe de Villiers sur Sarkozy, Mitterrand, Chirac   Mitter12
Mitterrand le FN et SOS racisme
Philippe de Villiers a écrit:Jacques Chirac m’avait affirmé un jour que c’est François Mitterrand qui avait exigé que Jean-Marie Le Pen fût invité sur le plateau de « L’Heure de Vérité ». Le président (Mitterrand) me le confirma avec un sourire. Puis nous avons parlé de SOS Racisme : c’est bien à l’Élysée, dans le bureau du secrétaire général, qu’avait été concoctée l’idée de créer ce mouvement. Il s’agissait de « donner des joues au Front national » et de « fixer au sol la droite classique ». Un vrai coup de Jarnac.
(...)
Je m’attends à une réponse dilatoire. Mais bien au contraire, il s’engouffre, menaçant :
– C’est juste de la pédagogie, monsieur de Villiers, de la pédagogie ! Vous décidez de nous emmerder. Eh bien, ajoute-t-il en haussant le ton, nous aussi on va vous emmerder, monsieur de Villiers.
Et il se lève brusquement. Prenant son cigare à pleine main pour mieux marteler le propos, il ajoute, enveloppé sur lui-même, en se retournant :
– Monsieur de Villiers, je vous briserai !

Ainsi Mitterrand a-t-il inauguré une ère nouvelle pour la gauche, celle de l’impudence et de l’hédonisme. La politique est devenue un exercice ludique. Tout n’est plus que manœuvre. On est dans la posture et non plus dans l’oubli de soi. Dans la carrière et non plus dans l’oblation. S’il faut trahir, on trahit. S’il faut changer, on change. S’il faut chalouper, on chaloupe. Admirable ballet. La presse salue les plus agiles, souvent les plus cyniques. « Trahir pour monter plus haut. »



Philippe de Villiers sur Sarkozy, Mitterrand, Chirac   Chirac10

Chirac le mamamouchi
Philippe de Villiers a écrit:La pendule sonne un coup discret. Presque imperceptible pour le visiteur. Mais parfaitement audible pour le président. Ce petit tintement léger comme un farfadet le comble : déjà un quart d’heure de passé. Échange formel courtois sur fond de désaccord abyssal. De temps en temps, une moue qui veut dire : « Quelle teigne ! » et un sourire qui répond : « Allez, encaisse ! ». La pendule revient à la charge, avec un tintement redoublé dans les aigus qui signale l’impatience élyséenne : le président vient de vous consacrer une demi-heure !
Le genou pivote. L’épaule s’incline. Le regard révèle l’exaspération. Je sens qu’il est sur le point de se lever. J’insiste :
– Monsieur le président, m’autoriserez-vous à voler à votre charge encore quelques minutes ?
– Euh, oui, bien sûr.
– Je voudrais, par simple curiosité, vous demander pourquoi vous semblez à ce point acharné dans votre refus d’inscrire, en préambule de la Constitution, l’expression des « racines chrétiennes » de l’Europe.
– Tout simplement parce que c’est historiquement discutable et politiquement maladroit… C’est absurde !
– Absurde ? Absurde de prétendre que l’Europe a des « racines chrétiennes » ?
– Écoutez… Les racines de l’Europe sont autant musulmanes que chrétiennes.
Comment donc un président de la République peut-il dire une chose pareille ? Jacques Chirac cède à la mode et la mode est aux turqueries. Je suis bien seul. Pour la première fois, la France est conduite par un mamamouchi. Je lui écris d’une plume incisive une adresse respectueuse mais ferme. En exergue, je reproduis la « recommandation » de la Commission de Bruxelles au moment où s’ouvre la négociation sur l’entrée de la Turquie au sein de l’Europe : « La dynamique de la population turque pourrait contribuer à compenser le vieillissement des sociétés de l’Union européenne. »




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