RETRAITES : Régimes spéciaux scandaleux à la SNCF et à l'EDF
Sam 15 Juin - 20:06
(Article du Figaro pour abonnés)
Si les régimes spéciaux de retraite étaient justifiés au sortir de la Seconde Guerre mondiale, ils n'ont plus de raison d'être aujourd'hui.
Les conducteurs de trains de la SNCF, qui bénéficient d'un régime spécial leur permettant encore de partir en retraite à 50 ans (à 52 ans en 2022), peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Les agents d'EDF, qui ont, eux, la possibilité de liquider leur retraite à 55 ans (57 ans en 2022), également. À la vue des premières réactions (et fuites) de l'exécutif à la suite de la remise du rapport Moreau, tout concourt en effet à le penser.
Quoi de plus naturel? On imagine mal le gouvernement Ayrault leur demander un effort supérieur à ceux qu'il va exiger des autres catégories de salariés. Non seulement ces cohortes, cheminots en tête, ont la capacité de bloquer le pays - ils l'ont souvent prouvé par le passé, faisant reculer même les gouvernements les plus déterminés -, mais elles constituent aussi pour la majorité une base électorale solide, qu'il ne faut surtout pas braquer, pour les scrutins à venir.
Pourtant, au-delà même du mode de calcul de leur pension toujours basé, comme pour les fonctionnaires d'ailleurs, sur leurs six derniers mois de salaire, rien ne serait plus juste aujourd'hui que de relever les âges de fin de service de ces catégories dites «actives». Difficile en effet, même pour quelqu'un de bonne foi, de défendre en 2013 un tel régime de faveur qui, s'il avait une justification au sortir de la Seconde Guerre mondiale, n'a plus de raison d'être au XXIe siècle.
Pension double
Les électriciens, par exemple, ne grimpent plus sur les pylônes pour réparer les câbles à la force de leurs bras mais disposent désormais de chariots élévateurs. Les trains ne sont plus, et depuis bien longtemps, à vapeur et les conditions de travail, des cheminots comme des agents d'EDF, pour ne citer que ces catégories, ne sont pas plus difficiles que celles de certains salariés du privé condamnés, eux, à attendre 60 ans au mieux pour profiter de leurs vieux jours. Et ce, alors que nombre de mécanismes ont été institués, comme dans d'autres régimes, pour améliorer leur quotidien: congés payés, temps de récupération entre services, primes diverses, jours de RTT…
Certes, les cheminots ou électriciens travaillent le week-end ou la nuit, loin de leur famille. Mais ces désagréments, que subissent aussi des millions de salariés du privé, ne justifient plus des écarts de cinq à dix ans d'âges de départ, fussent-ils avec une forte décote (compensée par leur niveau de salaire en fin de carrière) sur le montant de leur retraite. Il n'y a qu'à regarder la pension d'un ex-agent d'EDF: 2433 euros brut en moyenne. Soit le double, ni plus ni moins, qu'un retraité dans le privé. Preuve que la justice est une notion très relative…
INFOGRAPHIE - Les durées de cotisation et les âges de départ à la retraite dans les régimes public et spéciaux sont en train de converger vers ceux du privé. Mais le mode de calcul des pensions reste une différence de taille entre les régimes de retraite. Point par point, la comparaison des trois principaux régimes de retraite en France.
Si les régimes spéciaux de retraite étaient justifiés au sortir de la Seconde Guerre mondiale, ils n'ont plus de raison d'être aujourd'hui.
Les conducteurs de trains de la SNCF, qui bénéficient d'un régime spécial leur permettant encore de partir en retraite à 50 ans (à 52 ans en 2022), peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Les agents d'EDF, qui ont, eux, la possibilité de liquider leur retraite à 55 ans (57 ans en 2022), également. À la vue des premières réactions (et fuites) de l'exécutif à la suite de la remise du rapport Moreau, tout concourt en effet à le penser.
Quoi de plus naturel? On imagine mal le gouvernement Ayrault leur demander un effort supérieur à ceux qu'il va exiger des autres catégories de salariés. Non seulement ces cohortes, cheminots en tête, ont la capacité de bloquer le pays - ils l'ont souvent prouvé par le passé, faisant reculer même les gouvernements les plus déterminés -, mais elles constituent aussi pour la majorité une base électorale solide, qu'il ne faut surtout pas braquer, pour les scrutins à venir.
Pourtant, au-delà même du mode de calcul de leur pension toujours basé, comme pour les fonctionnaires d'ailleurs, sur leurs six derniers mois de salaire, rien ne serait plus juste aujourd'hui que de relever les âges de fin de service de ces catégories dites «actives». Difficile en effet, même pour quelqu'un de bonne foi, de défendre en 2013 un tel régime de faveur qui, s'il avait une justification au sortir de la Seconde Guerre mondiale, n'a plus de raison d'être au XXIe siècle.
Pension double
Les électriciens, par exemple, ne grimpent plus sur les pylônes pour réparer les câbles à la force de leurs bras mais disposent désormais de chariots élévateurs. Les trains ne sont plus, et depuis bien longtemps, à vapeur et les conditions de travail, des cheminots comme des agents d'EDF, pour ne citer que ces catégories, ne sont pas plus difficiles que celles de certains salariés du privé condamnés, eux, à attendre 60 ans au mieux pour profiter de leurs vieux jours. Et ce, alors que nombre de mécanismes ont été institués, comme dans d'autres régimes, pour améliorer leur quotidien: congés payés, temps de récupération entre services, primes diverses, jours de RTT…
Certes, les cheminots ou électriciens travaillent le week-end ou la nuit, loin de leur famille. Mais ces désagréments, que subissent aussi des millions de salariés du privé, ne justifient plus des écarts de cinq à dix ans d'âges de départ, fussent-ils avec une forte décote (compensée par leur niveau de salaire en fin de carrière) sur le montant de leur retraite. Il n'y a qu'à regarder la pension d'un ex-agent d'EDF: 2433 euros brut en moyenne. Soit le double, ni plus ni moins, qu'un retraité dans le privé. Preuve que la justice est une notion très relative…
INFOGRAPHIE - Les durées de cotisation et les âges de départ à la retraite dans les régimes public et spéciaux sont en train de converger vers ceux du privé. Mais le mode de calcul des pensions reste une différence de taille entre les régimes de retraite. Point par point, la comparaison des trois principaux régimes de retraite en France.
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