Plus facile d'imposer le #MariagePourTous qui bouleverse la conception de la famille qu'un aéroport à Nantes

À Paris, Lyon, Marseille et quelques autres grandes villes, des opposants au «mariage pour tous» vont manifester ce samedi. Au même moment, en Loire-Atlantique, un rassemblement est prévu contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Les deux événements n'ont rien en commun si ce n'est que, dans chacun des cas, des gens vont exprimer un refus, vont dire non.
Mais nul doute - cela a déjà commencé - que les regards médiatiques portés sur eux ne seront pas identiques.
D'un côté, on ricanera des rétrogrades, quand on ne les mettra pas tous dans le même sac de la réaction et de l'homophobie.
De l'autre, on se posera des questions pour savoir si, tout compte fait, les révoltés du bocage nantais n'ont pas raison de résister.


Car, si le mariage homosexuel est considéré comme un «progrès» par les chaisières du politiquement correct, la construction d'un aérodrome au XXIe siècle peut être vue comme une «odieuse atteinte» à l'environnement. Ainsi est la tendance de l'époque, avec une tolérance à géométrie variable pour le droit à manifester. On notera qu'il semble plus facile d'imposer dans ce pays une loi qui bouleverse la conception de la famille qu'un aménagement public qui «risquerait» de faciliter la vie. Même si le président de la République promeut le «mariage pour tous» avec infiniment de précaution depuis quelques semaines, on peut craindre, sans mauvais jeu de mots, que la messe soit dite. Le débat aura été bref, alors que celui de Notre-Dame-des-Landes dure depuis quarante ans!

En déduira-t-on que le pouvoir socialiste accorde moins d'importance aux Français - près de la moitié d'entre eux - hostiles au «mariage pour tous» qu'aux écologistes et altermondialistes, violemment antiaéroport et, par ailleurs, militants acharnés de la cause homosexuelle? Ce serait faire beaucoup de cas d'un courant politique si faible électoralement. Et apporter la preuve que le «mariage pour tous», revendiqué par très peu, y compris parmi les intéressés, n'est décidément qu'une affaire de lobbys. Pourrait-on enfin le dire ?

Yves Thréard pour le Figaro


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Sur le "mariage pour tous", une affaire de lobbys Gays, gays marions-nous