AMATEURISME Aurélie Filippetti a voulu taxer les joueurs de poker professionnels

"Il fallait s’y attendre, maintenant que le poker bénéficie d’une vraie vitrine, à la fois légale et publicitaire, le monde politique n’a pas tardé à se pencher à nouveau sur les tapis vert, pas forcément une bonne nouvelle pour les joueurs. En réalité, la législation française continue de considérer le poker comme un jeu de hasard, ce qui lui permet de ne pas être assujetti à l’impôt puisque le système fiscal français n’impose pas les gains « de chance ».

Petites secousses dans le monde du poker, la députée PS Aurélie Filippetti a déposé un amendement visant à taxer les revenus des joueurs de poker. Une décision étrange qui intervient peu de temps après ARJEL et ses conséquences. Fait-il encore bon vivre en France pour un joueur pro ? Joueur pro qui subirait une sorte de double peine : sanctionné par le rake, il se verrait aussi sanctionné par le FISC, le moins que l’on puisse dire c’est que cela réorganisait drastiquement les normes connues de gestion de bankroll ! Etre gagnant sur le long terme, dégager une marge positive, deviendrait de plus en plus dur puisque les chiffres de la colonne « débiteur » prendraient d’inquiétantes proportions. De son côté lui, l’Etat, qui bénéficie déjà de sa part du rake, qui impose déjà les casinos, cercles de jeux et rooms au titre des revenus, bénéficierait maintenant en plus d’une partie des gains des joueurs. Pour un euro qui change de main, l’Etat prendre trois fois sa part : le rake, l’impôt que le casino ou la room paye sur cet euro engrangé, et l’impôt que devra payer sur lui le joueur qui l’aura gagné. Vous avez dit bankroll management ?

Si le poker est un jeu de hasard, et que la loi n’impose pas les gains de hasard et de chance, le joueur de poker, professionnel ou non, est un joueur qui manipule des données gérées par le hasard, il ne peut juridiquement pas être sujet à payer des impôts sur des revenus générées par le facteur hasard.

Démagogie ou simplement absence totale de connaissances du milieu du poker ? Et accessoirement du droit ? Car si l’on considère qu’un joueur pro n’est pas un joueur de hasard, et qu’il doit payer des impôts sur ses revenus, quid des joueurs non professionnels, c’est-à-dire en réalité non sponsorisés, qui gagnent quand même leur vie grâce au poker, en ligne ou dans les cercles ? ..."
(Jonathan Brunolier)

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Pour l'instant l'amendement de Filipetti est donc abandonné dans un des tiroirs du PS ...