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Article de presse Les ONG islamiques sont des instruments au service de l'islam

Jeu 30 Avr - 14:50


Nombre d'ONG islamiques sont des instruments au service des Etats

Jean-Pierre PERRIN  28 septembre 2002 à 01:10  sur "Libé"


Abdel-Rahman Ghandour : conseiller de l'ONU, analyse le rôle de l'humanitaire islamique.




Une musulmane mal voilée mais dans le besoin risque-t-elle d'être moins aidée par une ONG islamique ?
C'est vrai qu'un bon musulman, en terre musulmane, croit qu'il va être mieux aidé qu'un musulman médiocre. Au Liban, des responsables d'une ONG islamique racontaient qu'en allant vérifier l'état économique et social des familles, les femmes couraient vite mettre leur foulard pour montrer qu'elles étaient pieuses : elles espéraient être mieux aidées... En fait, les musulmans médiocres ne sont pas moins aidés. Parce que le projet de ces ONG est double : islamiser les non-musulmans, et réislamiser, c'est-à-dire transformer un musulman en meilleur musulman. L'un des moyens, c'est la carotte : on lui donne donc des vivres, des soins, de l'aide et, en même temps, le Coran, la mosquée, les rites. L'ONG se doit d'aider un musulman médiocre puisqu'il peut devenir ainsi un meilleur musulman.

Les arrière-pensées politiques sont-elles omniprésentes dans leur action ?
L'une des choses les plus frappantes, c'est la politisation extrême de leur action humanitaire. Pas toutes, évidemment. Les ONG traditionnelles, qui utilisent aussi un référent musulman mais ne s'associent pas aux ONG islamiques, considèrent qu'il ne faut pas politiser l'action caritative.
Mais pour aider un non-musulman, encore faut-il que l'ONG triche avec les textes religieux. Pour l'aumône comme pour l'aide humanitaire, le musulman a priorité sur le non-musulman...
D'une certaine manière, en effet, les musulmans sont prioritaires. Le sens même du jihad implique que le musulman en danger soit aidé en priorité. Mais il y a aussi des catégories dans la charia (la loi islamique) : ont droit à l'aumône ceux qui voyagent et frappent à votre porte. Ceux-là, il faut les aider quelle que soit leur religion. La plupart des ONG islamiques disent : nous devons aider tout le monde parce que l'islam le préconise. Mais, vu l'incroyable déséquilibre des forces entre l'Occident chrétien et le monde musulman, nous sommes dans l'obligation d'aider en priorité ceux qui en ont le plus besoin : les musulmans.


Qu'est-ce qui a provoqué le formidable essor des ONG islamiques ?
Les éléments catalyseurs ont été la révolution islamique en Iran, l'invasion soviétique de l'Afghanistan, la flambée des prix du pétrole, qui a dégagé d'énormes moyens, l'invasion israélienne du Liban et, curieusement, la visite de Sadate à Jérusalem qui a fait passer la question palestinienne d'un phénomène arabe à un phénomène musulman. En 1982, c'était flagrant : j'étais au Liban pour la Croix-Rouge internationale. Les Libanais disaient : personne dans le monde arabe ne vient nous aider contre les Israéliens. Il faut se prendre en main. L'arabisme est mort, qu'est-ce qu'il nous reste ? L'islam !


Peut-on dresser un bilan de leur importance ?
Vous avez de tout : des milliers de petites ONG islamiques à l'image des occi dentales. La plus grosse, c'est International Islamic Relief Organisation (IIRO, Arabie Saoudite), mieux connue depuis le 11 septembre. Elle n'est pas officiellement sur les listes du FBI, mais il existe des réseaux islamistes en son sein. Elle travaille dans plus de 80 pays avec un budget de 500 ou 600 millions de dollars. C'est une émanation de la Ligue musulmane mondiale.

Contrôlée par la famille royale saoudienne ?
C'est le bras droit de Riyad ; on la qualifie d'ONG par commodité. Nombre de ces ONG islamiques sont des instruments au service d'Etats. L'IIRO ne propage pas n'importe quel islam, mais le wahhabite. En son sein, cohabitent des tendances ; certaines, jusqu'au-boutistes, ne se satisfont pas de la propagation de l'islam. Très présentes en Bosnie, en Tchétchénie, en Afghanistan, aux Philippines, elles veulent défendre les musulmans. D'autres, dont les cadres ont été formés en Occident, veulent devenir de véritables acteurs humanitaires, s'intégrer et pouvoir transformer l'IIRO en une organisation qui a sa valeur dans le concert des ONG humanitaires occidentales.

Peu de chances de voir une ONG islamique intervenir en Amérique centrale...
Très peu de chances. Choisir délibérément une région où il n'y a que des chrétiens dans un pays non musulman, c'est très rare. Là où des chrétiens peuvent être aidés, c'est souvent dans des pays musulmans où ils sont en minorité. Là, on ne fait pas discrimination. Exemple : le Liban, après une tempête de neige dans une région majoritairement chrétienne. Pour des raisons d'image, les ONG affiliées au Hezbollah ont choisi d'aider tout le monde parce qu'on était dans un contexte mixte. Mais vous ne verrez pas d'ONG islamiques partir de l'autre côté de l'Atlantique pour les victimes de l'ouragan Mitch.

Tout s'entremêle : l'impôt religieux sert à financer l'assistance aux démunis et à la guerre sainte...
C'est incroyablement enchevêtré. Ces ONG ne voient aucune incohérence dans le fait d'aider la famille de l'auteur d'un attentat-suicide à Gaza, se battre aux côtés des musulmans bosniaques et, en même temps, développer un projet agricole au Mali. Il est évident que tout l'argent donné au nom de l'humanitaire ne sert pas que l'humanitaire. Il sert au jihad: combat, financement de réseaux, transports militaires... C'était le cas dans les Balkans, en Tchétchénie, aujourd'hui en Asie du Sud-Est, au Cachemire.

Les ONG islamiques et occidentales occupent le dernier terrain de confrontation entre l'Islam et l'Occident...
Là où l'on voit la forme, non pas la plus radicale, mais la plus expressive, la plus revendiquée de l'islamisme militant, c'est dans les ONG islamiques qui arbo rent leur identité d'une façon tellement forte que la présence des ONG occidentales incarne un peu pour eux une sorte d'«image ennemie». C'est le reflet de ce qu'elles ne veulent pas être, de ce qui a représenté toutes les humiliations et souffrances de l'islam, la continuation des missionnaires, des Croisades. Le contact sur le terrain entre ONG islamiques et occidentales rappelle, pour les premières, l'histoire très belliqueuse entre croisés chrétiens et islam.

Les ONG occidentales sont perçues comme le prolongement des croisés d'hier ?
Complètement. Et je dirais que la responsabilité incombe aussi un peu aux ONG occidentales. Certes, le phénomène ONG islamique est vraiment considérable depuis vingt ans, mais il ne faut pas oublier qu'en parallèle il y a aussi une énorme recrudescence d'ONG évangélistes, protestantes, financées beaucoup par les Américains, très actives en Amérique latine, en Afrique noire et en Asie du Sud-Est.

Mais peu présentes en terre d'islam...
De moins en moins présentes, mais les ONG islamiques diront que c'est parce qu'elles sont là. En réalité, se déroule une sorte de guerre qui fait qu'existe désormais une territoriali sation : les ONG islamiques prennent sous leur contrôle toutes les «terres islamiques» et les ONG chrétiennes prennent sous leur coupe toutes les «terres chrétiennes». Chacun défend son terrain.


Où est la place des ONG laïques ?
Elles se retrouvent dans des situations très difficiles. Parce qu'elles sont considérées par les islamistes, qui ne font pas la différence avec les ONG chrétiennes, comme des avatars de celles-ci. Et, en terre d'islam, le concept même de laïcité équivaut à l'athéisme. Et être athée dans l'action caritative est un non-sens pour un musulman : il vaut bien mieux dire que vous êtes chrétien qu'affirmer ne pas croire en Dieu. C'est terrible car, dans les ONG laïques, les volontaires sont obligés de dire qu'ils sont chrétiens plutôt que laïcs pour pouvoir dialoguer avec les gens. Dès lors, ils sont catalogués beaucoup plus facilement comme membres d'une ONG chrétienne. Et on en revient à ce schéma simpliste de l'affrontement entre croisés et islam.

En Afghanistan, ONG islamiques et laïques travaillent côte à côte...
Oui, mais sur ce même terrain elles ont fini par planter leurs drapeaux à distance respectable. Il y a une territorialisation de l'action humanitaire par ONG interposées. Il y a quelques années, à Médecins sans frontières, nous avions essayé de travailler dans un camp de réfugiés au Pakistan, et un Algérien travaillant pour l'IIRO nous a fait déguerpir avec sa mitraillette, arguant que c'était un camp musulman. En Somalie, les ONG occidentales ont été chassées par des ONG islamiques.


Combien de catégories distinguez-vous chez les ONG islamiques ?
Quatre. Les subversives, les «dawatistes» qui sont un peu les missionnaires, les conciliantes et puis les ONG caméléons, comme l'IIRO qui s'occupe de tout. Et, derrière elles, trois pôles : le saoudien, l'iranien, le soudanais. Par ONG interposées, on peut retrouver les rivalités entre le wahhabisme et le chiisme et les Frères musulmans soudanais.
C'est intéressant aussi de voir leur instrumentalisation. Elles permettent à certains Etats de se débarrasser de militants problématiques, et en même temps, c'est une excellente arme de prestige, qui affiche la générosité de l'Arabie Saoudite ou de l'Iran. Enfin, elles sont une incroyable source de renseignements sur l'étranger. La Bosnie et le Kosovo se sont révélés très intéressants : tous les exportateurs de l'islam y étaient. La compétition était visible, pas seulement diplomatique et dogmatique, mais technologique. C'était à celle qui faisait le meilleur camp, donnait les meilleurs soins, fournissait les meilleurs logements aux réfugiés...

Les plus efficaces ?
Tout dépend de la finalité. Pour les subversives, on ne peut pas parler d'efficacité humanitaire: elles amalgament le jihad des corps ­le combat physique ­ et le jihad des âmes ­ la rédemption ­, qui est un peu le travail des humanitaires. Vous trouvez donc des chirurgiens qui opèrent le jour et combattent la nuit. Je l'ai vu au Liban en 1982 : quand plus personne n'était sur le front, ils travaillaient dans les sous-sols à opérer les civils frappés par les obus israéliens, et, le lendemain, ils tiraient sur les chasseurs israéliens.


En Arabie Saoudite, combien de très puissantes ?
Entre 15 et 20, très souvent affiliées à un parent du roi. Cela fonctionne de façon patriarcale : il y a toujours un parrain puissant. L'inconvénient pour Riyad, c'est qu'elles sont les plus difficiles à contrôler. Dès qu'on s'éloigne du noyau central, il y a des réseaux plus occultes de financement qui entrent en jeu, échappent au contrôle du prince, complètement ou partiellement, et les chefs d'orchestre à l'intérieur de ces organisations sont moins visibles, d'où la difficulté de les contrôler. Les Américains se plaignent, depuis des années, que Riyad ne fasse pas assez pour contrôler ses ONG, mais les Saoudiens ne le font pas pour ne pas mettre trop de bâtons dans les roues des islamistes. S'ils le faisaient, ils auraient des organisations plus terroristes qu'humanitaires sur leur sol.
L'autre raison pour laquelle l'Arabie n'obéit pas aux injonctions américaines, c'est qu'elle ne peut pas : il y a tant de réseaux parallèles. Dans ces réseaux tentaculaires, l'argent ne passe pas nécessairement par des institutions financières. Il transite parfois de façon archaïque mais très efficace. Par exemple, de la main à la main, grâce à ce sentiment d'appartenance à l'Oumma (la communauté musulmane) qui induit la confiance et est très efficace pour les ONG qui ne veulent pas dévoiler la source de leurs financements.


Quelle position ont-elles à l'égard de la Croix-Rouge ?
La Croix-Rouge a été très importante dans l'histoire des ONG islamiques. Neutre, elle est cependant représentée par le sigle des qui soignaient et tuaient en même temps. Aujourd'hui, la Fédération internationale veut trouver un sigle plus neutre pour supprimer ce problème sur le terrain. Mais le Croissant-Rouge résiste, craignant que, sans distinction entre Croix-Rouge et Croissant-Rouge, on enlève la valeur ajoutée du Croissant-Rouge dans les pays musulmans.
Et les talibans ?
Ils n'ont jamais tiré sur une ambulance Croix-Rouge, jamais déchiré un symbole de la croix, alors qu'en Bosnie, en Tchétchénie, il y a eu beaucoup d'attaques contre le symbole de la croix. En même temps, ils ont manipulé des ONG laïques et occidentales. Chaque fois qu'ils voulaient les orienter sur un projet pour avoir plus d'argent ou de facilité, ils brandissaient la menace des ONG islamiques. A plusieurs reprises, nous avons entendu : «Vous ne voulez pas obéir ? Prenez la porte, il y a deux ONG islamiques qui attendent de prendre votre place.»


Le pays où elles sont les plus puissantes ?
Elles sont les reines en Somalie : la plupart des écoles de Mogadiscio sont gérées par des ONG islamiques. Elles viennent se placer là où il n'y a plus rien. Conséquence : vous allez retrouver des sociétés beaucoup plus revendicatrices, militantes et radicales dans l'islam. En Afghanistan, lors des bombardements américains, les ONG occidentales partaient mais les ONG islamiques restaient. Si cette période de flottement avait duré, on aurait vu le même phénomène qu'en Somalie, des ONG islamiques partout et rien d'autre.
L'Afghanistan a été une matrice formidable pour elles...
Un laboratoire parce qu'elles ont vraiment pu allier tout de suite le jihad du corps avec le jihad de l'âme. Se battre et aider.

PERRIN Jean-Pierre
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Article de presse Re: Les ONG islamiques sont des instruments au service de l'islam

Jeu 30 Avr - 16:39
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