"Mariage" vient du latin maritus (mâle) mot sexué qui apparaît en 1130
Jeu 24 Jan - 18:30
Extrait de mon Dictionnaire étymologique et historique du français (page 456) - Édition LAROUSSE "Trésor du Français"
Ce mot désigne en français, l'union d'un homme et d'une femme
depuis presque un millénaire.
" MARI " vient du latin maritus (de mas, mari, mâle) Il s'agit donc bien d'un mot "sexué"
Le mot " MARIAGE " apparait en 1130 dans le "Roman d' Enéas". Il s'agit de l'un des plus vieux romans français.
Il est une réécriture courtoise dans le pur style moyenâgeux, de l'Enéide de Virgile et traite du mythe du héros fondateur d'une cité.
Il s' inspire du personnage mythologique grec Enée promis à Lavina avec qui il s'unit par le mariage.
Ils auront une fille Silvia qui d'après le récit de Virgile donnera naissance à Romulus et Rémus, fondateurs de Rome.
Les romains considèrent Enée comme le fondateur de leur civilisation.
D'où l' importance de la filiation !
S'il est intéressant de constater que les genres masculins et féminins signent le mot "mariage", et que son apparition s'inscrit dans un récit de filiation fondatrice de civilisation, je n'étais pas au bout de mes surprises dans ma recherche ...
Amusante présence de la question homosexuelle dans le Roman d'Enéas
L'auteur anonyme y décrit l'amour naissant de la jeune Lavine pour Enéas , épisode à peine esquissé par Virgile. C'est le pénible aveu de cet amour fait par Lavine à sa mère et la réponse de cette dernière, dont il est question dans l'extrait ci-dessous. L'humour dont fait preuve l''inventeur' du mot "mariage", ne doit pas occulter l'image médiévale de l'homosexualité et la clairvoyance sur le danger que représente sa banalisation (extinction de la race humaine) Danger plus que jamais d'actualité avec son encouragement (théorie du genre,...)
Il est très étrange compte tenu de mon objectif, de découvrir que la mère de Lavine tente de décourager sa fille d'épouser Enéas sous prétexte qu'il serait .... homosexuel !
Et que par conséquent ...
" C'en serait fini de ce monde si tous les hommes qui s'y trouvent étaient pareils dans tout l'univers : jamais une femme ne concevrait,
il y aurait grande pénurie de gens; on ne ferait plus jamais d'enfants, et alors ce serait la fin du monde. "
[quote"(vers 8589 à 8675)"][…] - Dame, j'aime, je ne puis le nier, vous devez me donner de bons conseils.
- Je le ferai, si tu me fais confiance.
Puisque ton cœur est au supplice,tu dois bien me dire pour quel objet.
- Je n'ose, madame, car je crois que vous m'en voudriez:
vous me l'avez bien déconseillé, vous m'avez bien mise en garde contre lui; mon intérêt pour lui s'en est accru:
Amour néglige les remontrances. Si je vous nommais mon aimé, je craindrais de vous fâcher.
- Jamais, je le crois, n'a bien aimé qui veut blâmer quelqu'un qui aime.
- J'aime, je ne puis plus le nier.
- Alors ton ami ne s'appelle pas Turnus?
- Non, madame, je vous le garantis.
- Et comment donc ?
- Il s'appelle "E" », puis elle soupira et ajouta « ne », et après un instant prononça « as », parlant en tremblant et tout bas.
La reine réfléchit et assembla les syllabes: « Tu m'as dit "E" puis "ne" et "as", ces lettres se prononcent Enéas.
- Oui, oui, madame, c'est lui.
- Et Turnus ne t'aura pas ?
- Non, je ne l'aurai jamais pour époux, mais j'accorde mon amour à l'autre.
- Qu'as-tu dit, véritable folle? Sais-tu à qui tu te destines?
Ce misérable est d'une nature telle qu'il ne se soucie guère des femmes.
Il apprécie davantage l'amour des garçons, il ne veut pas chasser la biche, il raffole de la chair de mâle;
Il aimera mieux étreindre son giton que toi ou n'importe quelle autre.
Il ignore la chasse à la femelle, il ne passera pas par le petit trou, il adore les tripes de jeune homme.
Les Troyens sont élevés dans ce vice, et tu as très follement fait ton choix.
N''as-tu pas appris comment il a maltraité Didon?
Jamais il n'a fait de bien à une femme, et il ne t'en fera pas, je pense, ce traître, ce sodomite.
Il renoncerait toujours à te posséder s'il avait un mignon; il lui serait très agréable que tu te prêtes à ses favoris;
s'il pouvait les attirer par ton entremise, il ne trouverait pas singulier de procéder à cet échange: le giton prendrait avec toi son plaisir
puisqu'il se prêterait à celui d'Enéas: ce dernier le laissera bien te grimper dessus s'il peut ensuite le mettre sous lui: il n'aime pas la peau de con.
C'en serait fini de ce monde si tous les hommes qui s'y trouvent étaient pareils dans tout l'univers: jamais une femme ne concevrait,
il y aurait grande pénurie de gens; on ne ferait plus jamais d'enfants, et alors ce serait la fin du monde.
Ma fille, tu as vraiment perdu l'esprit quand tu fais ton amant d'un tel homme, qui jamais ne se souciera de toi et qui agit contre nature:
il prend les hommes, délaisse les femmes et brise le couple naturel.
Prends garde à ne jamais m'en reparler, je veux que tu renonces à cet amour pour un sodomite, un couard.
Tourne ton cœur ailleurs: aime celui qui t'aimera, c'est Turnus qui, depuis sept ans, te consacre ses soins; prends garde qu'il ne s'en repente.
Si tu veux jouir de mon affection, renonce donc à ce traître, et destine ton amour à celui pour lequel j'intercède, abandonne celui qui serait toujours un étranger pour toi.
Si comme moi vous avez été étonné par cette sérendipité, merci cher lecteur de diffuser ma petite recherche.
Que ce nouvel argument contre le "mariage" homosexuel participe à trouver une solution acceptable par tous.
Sinon à quoi ça sert que je me décarcasse...
A bientôt
Calculette
(NB La sérendipité, lors d'une recherche dirigée initialement vers un objet précis,c'est le fait de découvrir quelque chose de différent et d'inattendu.)
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