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Calculette
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Article de presse SUBVERSION Le "Mur des cons" au syndicat de la magistrature

Jeu 25 Avr - 22:46

Dans Le Figaro , un texte fameux de 1974 rappelle sur quelles bases s'était créée l'organisation qui représente aujourd'hui un tiers des magistrats français.

Né en 1968 dans le sillage du mouvement de Mai, le Syndicat de la Magistrature (SM) n'a jamais caché un fort ancrage à gauche. Le «mur des cons» découvert dans ses locaux parisiens n'est, au fond, qu'une expression caricaturale d'une idéologie radicale, dont les racines plongent dans les années où les clivages politiques se revendiquaient violemment.

Un texte fameux, qui date de 1974, résume parfaitement l'atmosphère de l'époque qui voyait l'émergence de «juges rouges» - ainsi appelés par leurs détracteurs - en réaction à des années de mise au pas de la justice par le pouvoir politique. L'auteur de cette harangue, Oswald Baudot, était substitut à Marseille et membre du SM. La publication de son manifeste, critique ouverte de l'impartialité, lui valut des poursuites disciplinaires: «Soyez partiaux, écrivait-il. Pour maintenir la balance entre le fort et le faible, le riche et le pauvre, qui ne pèsent pas d'un même poids, il faut que vous la fassiez un peu pencher d'un côté (…) Ayez un préjugé favorable pour la femme contre le mari, pour l'enfant contre le père, pour le débiteur contre le créancier, pour l'ouvrier contre le patron, pour l'écrasé contre la compagnie d'assurance de l'écraseur, pour le malade contre la sécurité sociale, pour le voleur contre la police, pour le plaideur contre la justice.».

Oswald Baudot a comparu devant le Conseil supérieur de la Magistrature en 1975 ; une réprimande a été suggérée, mais le ministre de la Justice ne prononça aucune sanction contre le substitut marseillais, très soutenu par le corps de la magistrature, toutes obédiences syndicales confondues - cette unanimité appartient elle aussi à une autre époque.

DOCUMENT - La harangue d'Oswald Baudot à des magistrats qui débutent.

Vous voilà installés et chapitrés. Permettez-moi de vous haranguer à mon tour, afin de corriger quelques-unes des choses qui vous ont été dites et de vous en faire entendre d'inédites.

En entrant dans la magistrature, vous êtes devenus des fonctionnaires d'un rang modeste. Gardez-vous de vous griser de l'honneur, feint ou réel, qu'on vous témoigne. Ne vous haussez pas du col. Ne vous gargarisez pas des mots de «troisième pouvoir «de «peuple français «, de «gardien des libertés publiques «, etc. On vous a dotés d'un pouvoir médiocre: celui de mettre en prison. On ne vous le donne que parce qu'il est généralement inoffensif. Quand vous infligerez cinq ans de prison au voleur de bicyclette, vous ne dérangerez personne. Evitez d'abuser de ce pouvoir.

Ne croyez pas que vous serez d'autant plus considérables que vous serez plus terribles. Ne croyez pas que vous allez, nouveaux saints Georges, vaincre l'hydre de la délinquance par une répression impitoyable. Si la répression était efficace, il y a longtemps qu'elle aurait réussi. Si elle est inutile, comme je crois, n'entreprenez pas de faire carrière en vous payant la tête des autres. Ne comptez pas la prison par années ni par mois, mais par minutes et par secondes, tout comme si vous deviez la subir vous-mêmes.

Il est vrai que vous entrez dans une profession où l'on vous demandera souvent d'avoir du caractère mais où l'on entend seulement par là que vous soyez impitoyables aux misérables. Lâches envers leurs supérieurs , intransigeants envers leurs inférieurs, telle est l'ordinaire conduite des hommes. Tâchez d'éviter cet écueil. On rend la justice impunément: n'en abusez pas.

Dans vos fonctions, ne faites pas un cas exagéré de la loi et méprisez généralement les coutumes, les circulaires, les décrets et la jurisprudence. Il vous appartient d'être plus sages que la Cour de cassation, si l'occasion s'en présente. La justice n'est pas une vérité arrêtée en 1810. C'est une création perpétuelle. Elle sera ce que vous la ferez. N'attendez pas le feu vert du ministre ou du législateur ou des réformes, toujours envisagées. Réformez vous-mêmes. Consultez le bon sens, l'équité, l'amour du prochain plutôt que l'autorité ou la tradition.

La loi s'interprète. Elle dira ce que vous voulez qu'elle dise. Sans y changer un iota, on peut, avec les plus solides «attendus «du monde, donner raison à l'un ou à l'autre, acquitter ou condamner au maximum de la peine. Par conséquent , que la loi ne vous serve pas d'alibi.

D'ailleurs vous constaterez qu'au rebours des principes qu'elle affiche, la justice applique extensivement les lois répressives et restrictivement les lois libérales. Agissez tout au contraire. Respectez la règle du jeu lorsqu'elle vous bride. Soyez beaux joueurs, soyez généreux: ce sera une nouveauté!

Ne vous contentez pas de faire votre métier. Vous verrez vite que pour être un peu utile, vous devez sortir des sentiers battus. Tout ce que vous ferez de bien, vous le ferez en plus. Qu'on le veuille ou non, vous avez un rôle social à jouer. Vous êtes des assistantes sociales. Vous ne décidez pas que sur le papier. Vous tranchez dans le vif. Ne fermez pas vos coeurs à la souffrance ni vos oreilles aux cris.

Ne soyez pas de ces juges soliveaux qui attendent que viennent à eux les petits procès. Ne soyez pas des arbitres indifférents au-dessus de la mêlée. Que votre porte soit ouverte à tous. Il y a des tâches plus utiles que de chasser ce papillon, la vérité, ou que de cultiver cette orchidée, la science juridique.

Ne soyez pas victime de vos préjugés de classe, religieux, politiques ou moraux. Ne croyez pas que la société soit intangible, l'inégalité et l'injustice inévitable, la raison et la volonté humaine incapables d'y rien changer.

Ne croyez pas qu'un homme soit coupable d'être ce qu'il est ni qu'il ne dépende que de lui d'être autrement. Autrement dit, ne le jugez pas. Ne condamnez pas l'alcoolique. L'alcoolisme, que la médecine ne sait pas guérir, n'est pas une excuse légale mais c'est une circonstance atténuante. Parce que vous êtes instruits, ne méprisez pas l'illettré. Ne jetez pas la pierre à la paresse, vous qui ne travaillez pas de vos mains. Soyez indulgents au reste des hommes. N'ajoutez pas à leurs souffrances. Ne soyez pas de ceux qui augmentent la somme des souffrances.

Soyez partiaux. Pour maintenir la balance entre le fort et le faible, le riche et le pauvre, qui ne pèsent pas d'un même poids, il faut que vous la fassiez un peu pencher d'un côté. C'est la tradition capétienne. Examinez toujours où sont le fort et le faible, qui ne se confondent pas nécessairement avec le délinquant et sa victime. Ayez un préjugé favorable pour la femme contre le mari, pour l'enfant contre le père, pour le débiteur contre le créancier, pour l'ouvrier contre le patron, pour l'écrasé contre la compagnie d'assurance de l'écraseur, pour le malade contre la sécurité sociale, pour le voleur contre la police, pour le plaideur contre la justice.

Ayez un dernier mérite: pardonnez ce sermon sur la montagne à votre collègue dévoué.

Oswald Baudot





Dernière édition par Calculette le Ven 26 Avr - 11:57, édité 6 fois
Calculette
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Article de presse Re: SUBVERSION Le "Mur des cons" au syndicat de la magistrature

Ven 26 Avr - 0:00
INTERVIEW du Figaro :

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Le père d'Anne-Lorraine Schmitt, assassinée en 2007 dans le RER D par un récidiviste remis en liberté, figure parmi les personnes visées sur le «mur des cons» du Syndicat de la Magistrature. Il avait à l'époque dénoncé les dysfonctionnements de la justice. Scandalisé, il annonce son intention de porter plainte.


Quelle a été votre réaction quand vous avez vu votre photo sur ce mur?

Je suis passé de l'incrédulité à la stupeur puis l'indignation. Je trouve cela abject compte tenu de notre histoire personnelle. Comment des magistrats, qui rendent la justice au nom du peuple français, peuvent-ils commettre un acte aussi inconvenant et indigne? Comment peuvent-ils s'amuser d'un drame familial? Je suis profondément révolté.

Vous estimez qu'on a sali la mémoire de votre fille…

Ils l'ont bafouée, tout simplement. Si un juge avait craché sur sa tombe, cela n'aurait pas été différent. Ma famille reste unie mais elle est particulièrement retournée et scandalisée. Mais au-delà des Schmitt, ce sont toutes les familles de France qui ont vécu ce genre de drame qui sont touchées par ce mépris et cette haine.

Croyez-vous payer vos critiques, au moment du drame, à l'encontre de la justice?

Évidemment. En dénonçant la justice parce qu'elle avait remis en liberté un récidiviste, l'assassin de ma fille, j'ai attiré les foudres sur moi. Mais aujourd'hui encore je continuerai à le dire. Rien ne justifie ma présence sur ce mur avec ces qualificatifs.

Comptez-vous intenter une action en justice?

Oui, je vais porter plainte. Mon avocat étudie quelle est la meilleure procédure à lancer. Je veux aussi que des poursuites disciplinaires soient engagées devant le Conseil supérieur de la magistrature et que le syndicat soit conduit à la dissolution. Quand je vois la désinvolture de ses réactions et le garde des Sceaux qui botte en touche, je trouve ça lamentable.

Vous exigez par ailleurs une perquisition au Syndicat de la Magistrature…

Oui car s'agit-il d'un mur ou d'une liste noire? Qu'y a-t-il derrière ces photos, un fichier sur ces gens qui dérangent les magistrats?


28 juin 2008 sur le blog de sa fille PHILIPPE SCHMITT : LE COMBAT D'UN PERE ...Sur le cercueil de sa fille de 23 ans, il avait fait la promesse d'être digne d'elle et de ce «sacrifice pour lequel elle n'a pas eu le choix». Il s'y tient depuis sa mort, il y a un an, lancé à corps perdu dans un combat contre «les aberrations du système judiciaire». En juin dernier, l'Institut pour la justice lui a confié la présidence de son comité d'orientation. À lui de faire œuvre de pédagogie pour sensibiliser M. et Mme Tout-le-Monde aux rouages parfois «fumeux» de la machine pénale, ou de dégoter quelque ficelle susceptible d'éviter «une accumulation croissante de textes inapplicables et inappliqués». «À la disparition de sa fille, il s'est dit qu'il fallait qu'il se batte à son tour, témoigne Damien Theillier, directeur des études à l'Institut et professeur de philosophie. Il savait qu'il allait prendre des coups, qu'on l'accuserait de mener une croisade personnelle. Son courage, c'est d'avoir relevé la tête.»Alors, un peu comme on entre en guerre, Philippe Schmitt a commencé par démarcher les parlementaires de tout bord, entamant avec eux «un dialogue poli mais difficile». Comme on se frotte à l'ennemi, il a - pour la première fois - feuilleté les journaux en s'arrêtant net sur les pages consacrées aux faits divers. Il ne lisait jamais cette rubrique avant l'assassinat d'Anne-Lorraine ; il en détestait même jusqu'au nom. «Je tombe des nues et ça continue», lâche-t-il. Pourquoi ne pas voter la suppression des délais de prescription dans les affaires criminelles, rendus caduques grâce aux progrès de l'ADN ? Pourquoi ne pas offrir aux parties civiles l'opportunité de faire appel d'un verdict ? Pourquoi ne pas «expliquer aux gens qu'un accusé condamné à dix-huit ans de réclusion n'en fera que neuf», qu'«un criminel odieux peut quand même sortir» ? Philippe Schmitt, lui, aimerait que ses filles, toutes les femmes et jeunes femmes, «puissent aller et venir, tranquillement, sans tomber sur un repris de justice». Il rêverait que les politiques soient «humbles et courageux», qu'ils «admettent que, pour certains individus, il n'y a plus rien à faire». En attendant, il tremble avec sa femme dès lors que Béatrice et Bénédicte, les jumelles de la fratrie décapitée, envisagent le moindre déplacement. Le couple confesse une légère paranoïa et dit s'en vouloir un peu. Mais «ça arrive tellement vite, vous savez...». Si peu de temps s'écoule avant qu'on ne se dise, inconsciemment, «qu'on n'a pas été là quand il l'aurait fallu, qu'on n'a pas été capable de protéger son enfant alors qu'on est son père».Dimanche dernier, Elisabeth Schmitt avait gardé une place à la messe pour son mari. La même - mais elle ne le savait pas - que celle qu'il avait occupée ce 25 novembre 2007, en attendant qu'Anne-Lorraine appelle d'une cabine ou d'un commissariat, pour dire «qu'on lui avait volé son sac ou son portable». Pour finir, M. et Mme Schmitt se sont décalés d'une rangée.Tout à l'heure, lors de la messe donnée en la cathédrale de Senlis à la mémoire d'Anne-Lorraine, son père n'aura pas le réflexe de regarder si tout le monde est présent : la hiérarchie militaire et sa «solidarité sans faille», la surintendante et le chancelier de la Maison d'éducation de la Légion d'honneur, soutiens «discrets mais réels», les amies d'Anne-Lorraine qui - régulièrement encore - transforment les déjeuners dominicaux des Schmitt en buffets improvisés. Pour sa «thérapie», sa lutte «sans haine ni vengeance», Philippe Schmitt continue de préférer «l'action au cimetière». En douze mois, une chapelle a été érigée dans un bidonville colombien grâce aux dons spontanément versés à la famille d'Anne-Lorraine. L'édifice a été baptisé Saint-Anne. Pour la plus grande fierté du colonel, qui «ne [voyait] pas l'intérêt d'accumuler les fleurs».

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Article de presse Re: SUBVERSION Le "Mur des cons" au syndicat de la magistrature

Ven 26 Avr - 12:47
Réponse de Taubira qui excuse le syndicat

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Article de presse Re: SUBVERSION Le "Mur des cons" au syndicat de la magistrature

Jeu 9 Mai - 13:30
Voici "Le guide du manifestant par le syndicat de la magistrature" [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
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Article de presse Re: SUBVERSION Le "Mur des cons" au syndicat de la magistrature

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