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Article de presse Statistiques ethniques utiles (par Michèle Tribalat au Figaro)

Mar 10 Jan - 13:31
Lu sur Le Figaro Vox


Pour la démographe Michèle Tribalat, dès lors qu'il s'agit d'immigration, l'idéologie et les condamnations morales prennent le pas sur la raison.



En quoi les statistiques ethniques peuvent-elles être utiles ?



On s'est longtemps contenté en France de données sur les étrangers, c'est-à-dire sur les personnes strictement de nationalité étrangère. Ce qui était manifestement insuffisant pour l'étude du phénomène migratoire au fil du temps. Des étrangers deviennent français et les enfants nés en France de parent(s) venu(s) s'installer en France sont rapidement Français, quelquefois dès la naissance. Il a donc fallu substituer à l'étude des étrangers l'étude selon la génération: immigrés (nés à l'étranger avec une nationalité étrangère) et enfants d'immigré(s). C'est ce qu'a fait, très progressivement mais partiellement l'Insee en recueillant le pays et la nationalité de naissance des parents dans certaines enquêtes.

Ces statistiques sont utiles pour la connaissance du phénomène migratoire. Cela permet, par exemple, de mesurer quantitativement les populations d'origine étrangère sur deux générations. En 2012, la France métropolitaine comptait près de 4 millions d'étrangers, 5,6 millions d'immigrés, mais 12,4 millions de personnes d'origine étrangère sur deux générations, soit 6,2 %, 8,8 % et 19,6 %. C'est suivant ce principe d'étude selon la génération qu'ont été menées les enquêtes Mobilité géographique et insertion sociale de 1992 et Trajectoires et origines de 2008, afin d'étudier les processus d'intégration dans la société française.


Si l'Insee introduisait les questions sur les parents dans le recensement, il serait possible d'étudier les concentrations et la ségrégation ethniques beaucoup mieux que nous ne le faisons aujourd'hui. Avec Bernard Aubry, nous l'avons fait pour les moins de 18 ans, encore au foyer des parents. Par exemple, en Seine-Saint-Denis, en 2011, on comptait 21 % d'étrangers et 28 % d'immigrés, mais 60 % de jeunes de moins de 18 ans d'origine étrangère. Les données selon la filiation, sont produites par la Norvège, les Pays-Bas, la Suède et le Danemark à partir de leurs registres de population. L'Allemagne et l'Autriche les collectent aussi à partir des Mikrozensus. Il est vrai que les définitions ne sont pas toujours les mêmes, ce qui rend les comparaisons difficiles. Mais tous ces pays ont bien compris la nécessité de raisonner par génération.
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