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Calculette
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Article de presse Délinquance : Ce qu'écrivait M° Joseph Scipilliti à propos de Zyed et Bouna

Ven 30 Oct - 16:22
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Délinquance : Ce qu'écrivait M°Joseph Scipilliti à propos de Zyed et Bouna

2 novembre 2005
La banlieue parisienne est en feu. Il y a quelques jours trois adolescents de CLICHY SOUS BOIS (93), poursuivis ou non par la police (le fait n’est pas clairement établi mais n’a aucune importance) s’étaient réfugiés dans un transformateur E.D.F. malgré l’avertissement bien visible qui s’y trouvait placé. Deux sont morts électrocutés, l’autre a survécu avec de sérieuses blessures.


Aussitôt un scénario bien rôdé depuis des années a été rejoué. Un « jeune » d’un « quartier difficile » ne doit pas mourir de mort violente quelle qu’en soit la cause (bagarre entre deux bandes rivales, poursuite avec la police…) sans que la collectivité en fasse les frais. Voitures brûlées, abris-bus détruits, pompiers recevant des jets de pierre alors qu’ils ne font que porter secours aux blessés, et éteindre les incendies, sont la réponse automatique à tout décès brutal.

A chaque fois, les sociologues en chaise longue, les hommes politiques démagogues et irresponsables, certains journalistes, aucun n’ayant jamais approché un seul de ces « jeunes », se penchent gravement sur le phénomène et donnent leur diagnostic. Il faut comprendre ces « jeunes ». Ils mènent une vie difficile. Sont victimes de racisme. N’ont pas d’avenir. Et on ne leur propose que la répression, qui ne résout rien. Alors quand au surplus l’un d’eux meurt violemment, c’est trop, c’est l’explosion. Il faut « s’occuper d’eux », les prendre en charge, leur fournir du travail, des loisirs…

Les pouvoirs publics, interpellés par l’opposition ou certains groupes de pression, cherchent à « calmer le jeu ». Pas question de punir sévèrement les auteurs de toutes ces dégradations, souvent ruineuses, qui seront payées par le contribuable. On en arrête quelques uns, on les relâche presque tous sans poursuites, et les deux ou trois qui sont trop compromis passent tout de même en jugement (il faut bien garder la fiction d’un Etat de droit). Les magistrats, qui comprennent ce qu’on attend d’eux, leur infligent une peine légère, afin de ne pas attiser les braises.
Les parents des « victimes » deviennent pour quelques jours les vedettes des médias. Ils lancent un appel au calme, disent qu’il « faut avoir confiance en la justice » (et les juges comprennent parfaitement le message). Demandent à être reçus par les autorités, qui bien entendu s’exécutent : préfet, ministre, voire premier ministre, promettent que « toute la lumière sera faite sur ce drame ». A la sortie de l’entretien, les journalistes les assaillent comme des personnalités de premier plan.

Dans les jours qui suivent, les journaux et magazines font leurs choux gras de l’évènement, avec interview du sociologue de service, reportage dans le quartier chaud concerné ou dans un autre identique. Et toujours le même esprit : il faut traiter la désespérance de ces quartiers, sinon cela va recommencer.
Pendant ce temps, dans la modeste chambre d’un foyer ou dans un appartement d’où il est menacé d’expulsion, un chômeur honnête et anonyme rumine sa rancoeur. Lui, personne ne lui demandera rien et ne fera rien pour lui, car il ne fait pas de bruit.

Pendant ce temps, des millions de français qui connaissent ces « jeunes » mieux que ceux qui en parlent, enragent. Ils savent que ce sont pour l’essentiel des êtres décervelés, avec qui aucun dialogue n’est possible. Que leur « désespérance » n’est pas pire que celle d’autres catégories de la population, qui ont le tort de ne rien brûler. Que la casse est pour eux un jeu excitant, comme on le voit chaque année à Strasbourg, où les voitures incendiées à Noël sont une tradition locale au même titre que la Feria de Nîmes ou la braderie de Lille.

Faut-il être stupide pour s’en prendre à des pompiers ou leur caserne parce que dans le cerveau atrophié de ces demeurés, ceux qui portent un uniforme, ont un véhicule avec gyrophare et sirène, représentent l’Autorité, comme la police ?
Je suis avocat et j’ai souvent approché ces individus en tant que commis d’office. Je les connais mieux que n’importe quel universitaire perché sur son nuage. Je n’ai presque jamais pu avoir un échange cohérent avec eux. Quel que soit leur âge, ils ont dix ans. Comme pour un gosse, il est inutile d’essayer de leur faire prendre conscience de ce qu’ils ont fait. Il faut seulement qu’ils sachent que leur acte a un prix, et le leur faire payer. Alors la peur de le payer à nouveau les retiendra dans l’avenir. Cela n’empêche évidemment pas une politique intelligente de prévention, et de réinsertion après la prison, quand cela est possible.

Mais les intellectuels brumeux pour qui « la répression ne résout rien » sont aussi dangereux que ceux qu’ils défendent.
J’ai entendu un jour à la télévision un avocat pénaliste tenir un discours hallucinant. Un pénaliste ne pratique que le droit pénal, et a donc essentiellement pour clientèle des délinquants, petits et grands (il préfère bien sûr les grands, c’est plus valorisant).
A un certain moment il a dit : « il faut fermer toutes les prisons. Elles ne servent à rien ». Question (logique) du journaliste : « par quoi les remplacer ? ». Réponse (consternante) : « ce n’est pas mon problème. Je ne suis pas un constructeur, je suis un dénonciateur. ».
Je suis resté bouche bée.

Qu’ajouter à cela sinon que sous la même robe, nous ne faisons pas tous le même métier ? Qu’il peut y avoir autant de différence entre deux avocats qu’entre deux citoyens lambda ? Contrairement à ce que pense l’opinion, tous les avocats n’ont pas d’empathie avec les voyous.

(extrait de sa lettre "testamentaire" pages 27-28)
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