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Calculette
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Article de presse Lettre de Charles Gave au Pape François "Libéralisme contre Etatisme"

Ven 6 Déc - 19:11
Lettre Vivante de Charles Gave au Pape François « E pur si muove »

Charles Gave a écrit:
Je ne me fais aucune illusion. Mais fidèle à  l’Idée de Burke que rien de mal ne peut arriver à une Nation quand des hommes d’honneur se lèvent et se mettent à parler j’ai pensé qu’il était de mon devoir de communiquer aux lecteurs de l’Institut ma réaction à la lecture de  la récente encyclique du Pape.
 

Votre Sainteté,
 
Le Saint Esprit vous a confié le Magistère de l’Église.
Cela vous donne Droit et le Devoir de clarifier tout ce qui touche aux Dogmes qui régissent la vie spirituelle de notre église.De ce fait, vous avez une autorité incontestable  que nul Catholique ne songe à mettre en doute lorsqu’il s’agit de trancher dans les affaires où l’autorité de nouer ou de dénouer vous a été donnée, en tant que successeur de Pierre. Et en tant que Catholique, je respecte plus que tout ce Magistère.Toutefois,votre dernière encyclique m’a cependant jeté dans un trouble très profond et voici pourquoi.

Quand un homme dans la foule crie au Christ  "Dis à mon frère de me donner ma part d’héritage," le Christ répond  "Homme qui m’a fait juge de vos querelles ?" ( Luc 9:51-21:25). De même, devant  Ponce Pilate, le Christ dit "Mon Royaume n’est pas de ce monde"( Jn 18.33-37)..Toute l’histoire du XIX montre la bataille acharnée qu’a mené l’Église, à tort, contre les idées des Lumières. Comme vous le savez mieux que quiconque, l’Église en tant  qu’institution Humaine a commis de multiples erreurs en intervenant dans les affaires du Siècle.

Or votre encyclique  semble indiquer que l’Église a une opinion parfaitement arrêtée sur la façon dont les sociétés humaines doivent être organisées, ce qui me semble en contradiction évidente avec ce qu’a dit le Christ. Écrire sur une organisation humaine de la société sort de votre domaine de compétence. Vous semblez  humainement croire qu’il existe des solutions collectives aux malheurs de l’Humanité et que ces changements passent par de "meilleures" lois humaines.
Or le Christ a dit  "Je ne suis pas venu changer la Loi mais l’accomplir". Changer la Loi qui régit les hommes ne sert à rien nous dit le Christ, ce qu’il faut c’est l’accomplir, c’est à dire changer intérieurement et l’intégrer dans nos âmes et ce changement  ne peut être qu’individuel et non pas collectif.

Pour quiconque relit les Évangiles, une chose en effet saute aux yeux: Dieu ne sait compter que jusqu’à un. (André Frossard). Il n’y a pas de morale collective, il n’y a pas de salut collectif (Les pauvres à ma Droite, les riches en enfer, les Protestants à gauche, les Catholiques à droite), il n’y a pas de sagesse collective et l’Amour de Dieu est un amour individuel et personnel entre le Christ et chacun d’entre nous.
Dieu est Personnel. Et quiconque relit les grandes Paraboles ne peut s’empêcher d’être frappé par deux constatations
·        Le Christ pardonne toujours à ceux qui ont pris des risques et qui se sont  trompé, la femme adultère, celle qui lui enduit les pieds de parfum, le brigand sur la croix, le publicain au fond de la Synagogue…  pour peu bien sur qu’ils reconnaissent leurs erreurs.
·        Le Christ par contre condamne avec la dernière sévérité tous ceux qui n’ayant pris aucun risque s’enorgueillissent de ne pas avoir fait d’erreur, les Pharisiens, le mauvais serviteur dans la parabole des talents, le rentier au grenier trop plein, les serviteurs infidèles…
Dieu aime les preneurs de risque  (les entrepreneurs) et condamne sans appel les peureux qui s’abritent derrière la Loi humaine (les rentiers), ceux qui se mettent à l’abri et en plus, ont bonne conscience.
Pour beaucoup de Catholiques tels le Père Sirico de l’Institut Acton aux USA ainsi que pour moi même, entrepreneur créateur d’emplois, père  de famille, les valeurs portées par les évangiles et qui sont devenues les valeurs des sociétés occidentales sont:
-Le Primat de l’individu sur le collectif,
-La condamnation sans appel de la Tribu (Eux contre Nous),
-Le respect de la Liberté de l’Autre.
-Le respect de la parole donnée et qui ne peut pas être reprise,
-La possibilité de se tromper et de ne pas être écrasé par son erreur …
 
Votre encyclique porte apparemment une condamnation sans appel du Libéralisme dont vous semblez penser qu’il serait mauvais dans son essence. Or toutes les vertus citées par plus haut sont portées par le Libéralisme et exclusivement par le Libéralisme de Montaigne à Raymond Aron en passant par Locke, Burke, Adam Smith,  Benjamin Constant, Jean Baptiste Say, Bastiat ou Tocqueville et la source de ces idées est dans les Évangiles et nulle part ailleurs.

Car contrairement a ce que vous semblez croire le Libéralisme n’est pas une doctrine économique mais une doctrine Juridique ancrée dans la tradition Chrétienne du Péché Originel comme René Girard l’a subliment démontré dans « des choses cachées depuis la fondation du monde ». 

L’homme étant naturellement pécheur peut  en effet être amené à faire le mal, surtout s’il a trop de pouvoir. Il faut donc éviter de mettre celui qui est  au pouvoir en situation de péché. Et pour cela , il faut limiter ses pouvoirs.
Dans le domaine juridique, le Libéralisme est donc a l’origine de la doctrine de la séparation des Pouvoirs: pour limiter la capacité que les hommes ont de se faire du tort les uns aux autres, il faut limiter le pouvoir et de cela le Monde et l’Eglise devraient lui en être éternellement reconnaissants.

Mais l’Histoire a aussi montré que le principal obstacle aux tyrannies a toujours été des citoyens libres et indépendants, leur Liberté étant ancrée dans le Droit de Propriété dont votre encyclique semble indiquer que des abus dont il est l’objet seraient plus graves que son exercice légitime et mesuré, ce qui me semble encore une fois en contradiction avec l’enseignement des Évangiles ( cf:Parabole de la Vigne et des mauvais serviteurs).

·   Enfin vous concluez en assimilant l’état et le Bien Commun.
Le Bien Commun est une notion Chrétienne alors que la notion d’état n’a rien à voir avec notre Foi.  Vous semblez indiquer que tout état serait bon et légitime, ce que je n’arrive pas à croire tant cela parait invraisemblable! Un état peut être criminel et illégitime, même si une majorité de la population a voté pour ses dirigeants comme toute l’Histoire le montre, et en particulier celle du XX siècle.

Je ne vois pas pourquoi je devrais accepter de payer des impôts dans un tel état. Je peux cependant continuer à œuvrer pour le bien commun même dans un tel état, comme l’ont toujours fait des multitudes de croyants qui ont y ont souvent laissé leurs vies.

Toute votre encyclique semble de fait  porter une condamnation sans appel du Libéralisme que vous assimilez au « Capitalisme de connivence » tel qu’il est pratiqué dans les marchés financiers un peu partout depuis quinze ans alors que les deux n’ont rien de commun.

Condamner le capitalisme de connivence eut été utile.
Condamner le Libéralisme revient à condamner l’Homme au prétexte que certains d’entre eux sont pécheurs.
Et de cette confusion vont naître beaucoup de malheurs.
C’est donc avec beaucoup de tristesse que je conclue cette missive, tant je suis persuadé que cette encyclique va avoir des conséquences très lourdes et dommageables  car elle va être reprise immédiatement par tous les ennemis de la Liberté , qui se trouvent être aussi les ennemis de l’Église, et des Chrétiens .
 
Un serviteur de l’Église dévoué,
 
Charles Gave
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