"Les convertis d’Allah" par Éric Branca

Éric Branca a écrit:Longtemps, les convertis à l’islam se recrutaient, en Europe, parmi les intellectuels en rupture de ban avec le modernisme (René Guénon, qui voyait dans la spiritualité musulmane l’incarnation de la Tradition) ou avec l’Occident en général (Isabelle Eberhardt par anticolonialisme ou, plus près de nous, Roger Garaudy). Quoi qu’on pense de leur démarche, celle-ci restait à la fois personnelle et ultra-minoritaire, ne devant rien aux modes et encore moins à la pression sociale.

Peut-on en dire autant de la foi ostentatoire et agressive des footballeurs qui refusent de chanter la Marseillaise, des rappeurs qui appellent à “casser du flic” ou des jeunes d’origine non maghrébine (“gauloise”, comme on dit en banlieue) qui, pour ne plus se sentir minoritaires là où ils sont nés, embrassent d’autant plus facilement la culture majoritaire qu’ils ont perdu depuis longtemps la mémoire de leurs propres racines ?

Pour comprendre ce phénomène et tenter de déterminer son ampleur, Valeurs actuelles a enquêté dans les zones grises de nos cités, là où les filles d’immigrés ne sont plus seules à porter le voile et où c’est à la sortie des salles de prière que se tisse un nouveau lien social. Celui d’une foi où la distinction entre Dieu et César n’a pas cours puisqu’en arabe, le mot laïcité n’existe pas.